<25>choses qu'ils doivent remarquer, et on se note sur la carte les lieux ou les camps dont ils rendent compte. Cependant, toutes les fois que l'on peut voir par ses propres yeux, il le faut faire.
ARTICLE VII. DU COUP D'ŒIL.
Ce qu'on appelle le coup d'œil du général consiste en deux choses, dont l'une est le talent de juger sur-le-champ le nombre de troupes que peut contenir un terrain. Celui-là s'acquiert par la pratique, et lorsque l'on a tracé soi-même quelques camps, l'œil s'y forme, et ne se trompe que très-peu sur les dimensions. L'autre talent, qui lui est tout à fait supérieur, est celui de juger dès le premier moment de tous les avantages que l'on peut tirer du terrain; l'on peut acquérir ce talent et le perfectionner, pourvu que l'on soit né avec un génie heureux pour la guerre. Le fondement de cette espèce de coup d'oeil est sans contredit la fortification. Il y a des règles de la première que l'on applique à la position des aimées; ainsi le général habile lire parti de la moindre hauteur, d'un chemin creux, d'un ravin, d'un marais; et comme dans le carré d'une lieue de terrain il y a peut-être deux cents positions à prendre, son œil saisira à l'instant la meilleure, et le général habile montera sur la moindre hauteur pour découvrir le terrain et pour choisir sa position, de même qu'il verra par les règles de la fortification le lieu faible de la bataille des ennemis.a
Les avantages que nous apprenons par les règles de la fortification sont d'occuper soigneusement les hauteurs, et de les choisir de la sorte qu'elles ne soient pas dominées par d'autres, d'appuyer les ailes pour garder son flanc, d'occuper des lieux susceptibles de défense, et de n'en point prendre de ceux qu'un
a La traduction ajoute à la fin de cet alinéa, p. 41 et 41 : Ich füge inzwischen noch hinzu, wie es vor einen General important sein wird, dass, wenn er seine General-Position genommen hat, er sein Terrain von einem Ende bis zum andern selbst abschreite und messe, dafern er sonsten die Zeit dazu hat.