<101>va d'abord occuper le poste où se tiennent les détachements qui la couvrent : la seconde ligne les suit; tout se forme. La cavalerie se trouve sur les ailes, où l'on peut la laisser ou, selon les occurrences, en former une troisième ligne. Les corps détachés forment des réserves, ou sont placés sur les flancs de l'armée ou derrière la seconde ligne, soit vers la droite, soit vers la gauche, à l'endroit où l'on juge qu'on en pourra avoir besoin. Dès lors on se trouve dans une situation à ne rien craindre de l'ennemi, et à pouvoir même remporter une victoire sur lui. Si rien n'interrompt la marche, ces corps détachés forment ensuite l'arrière-garde, les troupes entrent dans leur camp, et l'on y fait venir le gros bagage avec sûreté. La même chose doit s'observer si l'on marche par sa droite.
D'UNE MARCHE EN ARRIÈRE, EN PRÉSENCE DE L'ENNEMI.
Ire RÈGLE. Si l'on veut se retirer de devant l'ennemi, voici ce qu'il faut observer : se débarrasser d'avance de tout le gros bagage, que l'on envoie en arrière, dans le camp que l'on veut prendre. Il faut que tout cela parte de bonne heure, pour déblayer le chemin des colonnes, afin que les troupes ne trouvent aucun empêchement dans leur marche.
II. Si l'on craint que l'ennemi ne veuille engager une affaire d'arrière-garde, il faut faire autant de colonnes que possible, pour que l'armée sorte en masse de son camp, et que par sa vitesse elle empêche l'ennemi de l'atteindre. Quand même alors, dans la suite de la marche, deux colonnes seraient obligées de se rejoindre en certain lieu, il ne faudrait y faire aucune attention, parce que la chose principale est de s'éloigner vite pour éviter tout engagement.
III. L'armée formera une grosse arrière-garde, qui sera placée de façon qu'elle puisse couvrir la marche des colonnes. On peut même décamper avant jour, pour qu'à l'aube l'arrière-garde même soit déjà éloignée du camp. Il faut que quelques batail-