<16>un corps à Oppersdorf.c Celui de Schlettaud et Meissen couvre toute la Saxe.

Les Autrichiens ont celui de Trautenau, celui de Königingrätz et celui d'Olmütz.

La Lusace ne fournit aucun terrain semblable, ni le duché de Magdebourg non plus; et dès que vous quittez les bords de l'Oder, vous ne trouvez aucun terrain d'où vous puissiez défendre la capitale.

Ces camps forts de la Silésie dont j'ai parlé ne sauraient être forcés; ils ont, de plus, l'avantage de faire craindre à l'ennemi, s'il les dépasse, qu'on lui coupera ses vivres.

ARTICLE XI. DES TERRAINS TROP ÉTENDUS.

Rien n'induit plus facilement en tentation que les postes trop étendus; ils sont, en vérité, de leur nature excellents, mais ils demandent, pour les remplir et les défendre, quatre-vingt mille hommes, et vous n'en avez que quarante mille. Il faut, dans de pareils cas, se souvenir sans cesse et se rappeler qu'un terrain n'est rien de lui-même, et que ce sont les hommes qui le défendent. Le parti le plus sage à prendre est, quand on le peut, de chercher à droite, à gauche, en arrière ou en avant, quelques positions plus convenables pour vos forces, et que vous puissiez soutenir; car plus vous vous étendez, et plus vous vous affaiblissez réellement, et un seul effort de l'ennemi le rend victorieux. Si cependant ce grand terrain permet qu'on le coupe pour en défendre une partie où vos troupes sont bien resserrées, à la bonne heure; mais alors il faut des retranchements, des redoutes, et il faut se résoudre à remuer la terre, et même à palissader les endroits qui en ont besoin.

Les meilleurs camps sont ceux qui exigent, pour les remplir, moins de troupes que vous en avez; alors vous avez deux lignes


c L. c., p. 12 et 129.

d L. c., p. 51.