ARTICLE XXI. DES ATTAQUES DE RETRANCHEMENTS.
Ces attaques se doivent régler sur les mêmes principes que les précédentes; j'entends qu'il faut établir de bonnes batteries qui tirent en écharpe, faire bien tirer le canon avant d'attaquer, et distribuer les corps qui doivent assaillir à peu près de même qu'aux attaques des postes, tenir l'armée à une distance de ces retranchements, pour qu'elle n'essuie pas le feu de mitraille, et avoir des soldats commandés, avec des fascines, pour combler le fossé. Dès que vous en serez maître, il faut s'établir dessus et ne point pousser en avant avec l'infanterie, mais faire faire par vos travailleurs des ouvertures, pour que la cavalerie y puisse entrer et achever la victoire; car, si vous poursuiviez chaudement, il peut vous arriver que votre infanterie, en confusion pour avoir franchi ces retranchements, soit défaite ou repoussée tout à fait par la cavalerie de l'ennemi, qui l'attend en bon ordre.
ARTICLE XXII. DE L'AVANTAGE DE MA MÉTHODE D'ATTAQUER SUR LES AUTRES.
Vous aurez sans doute remarqué que le principe constant que je suis dans toutes mes attaques est de refuser une aile ou de n'engager qu'un détachement de l'armée avec l'ennemi; mon armée sert de base à ce qui attaque, et ne doit s'engager que successivement, selon le succès et les apparences que j'ai de réussir dans mon entreprise. Cette disposition me donne l'avantage de ne risquer qu'autant que je le trouve à propos, et que, si je remarque quelque empêchement physique ou moral à mon entreprise, je suis maître de l'abandonner, en repliant les colonnes de mon attaque sur mes lignes, et en retirant mon armée, la mettant toujours sous la protection de mon canon, jusque hors de la