<121>frontières de la Bohême, pour empêcher l'ennemi d'y pouvoir hiverner.

Les Français firent encore quelques tentatives auprès du roi de Pologne, lui présentant toujours pour amorce la couronne impériale, à laquelle il avait renoncé depuis longtemps. La seule négociation qui convînt alors aux Prussiens, c'était celle avec l'Angleterre : ce n'était qu'elle qui pouvait ménager une paix avec la reine de Hongrie. Le roi d'Angleterre était alors à Hanovre, et il avait mené le lord Harrington avec lui : le jeune comte de Podewils, qui était ministre à la Haye, reçut ordre de se rendre à Hanovre pour sonder le terrain, et voir dans quelles dispositions étaient le lord Harrington et la cour.

Pour ce qui regardait les opérations de la guerre, il fut résolu de se soutenir le plus longtemps qu'il serait possible en Bohême; de choisir avec soin les meilleurs camps qu'on pourrait trouver; de ne point exposer les troupes, d'autant plus que M. de Nassau allait être détaché pour la Haute-Silésie afin de reprendre Cosel; et d'affecter en toutes les occasions les démonstrations d'une guerre offensive, pour en imposer à l'ennemi, et lui cacher le véritable dessein que l'on avait de ne rien donner au hasard. M. de Nassau partit le 25 de juin, avec douze mille hommes, pour la Haute-Silésie; il passa par Glatz et Reichenstein, et rejeta d'abord les Hongrois sur Neustadt, dont il les délogea avec perte de leur côté; il s'avança ensuite à Cosel, et fit tous les préparatifs du siège. Cette place avait été prise par la perfidie d'un officier de la garnison qui déserta : ce traître apprit aux ennemis que le fossé n'était pas perfectionné, et qu'il était guéable sur l'angle d'un bastion qu'il leur indiqua. Il conduisit deux mille pandours, passa le fossé, escalada le bastion et la place, dont Foris était commandant; il y eut quelque inonde de massacré; le reste, au nombre de trois cent cinquante hommes, fut fait prisonnier : cela arriva deux jours après que le Margrave eut évacué la Haute-Silésie.

Pendant que M. de Nassau était ainsi occupé dans la Haute-Silésie, le Roi mettait tous ses soins à faire subsister les troupes. Pour cet effet, il détacha sa grosse cavalerie vers Opotschna, qui était à un demi-mille à la gauche des deux corps de l'armée prus-