<91>pour fournir à tant de frais; outre cela, les états avancèrent en guise d'emprunt un million cinq cent mille écus. Toutes ces sommes fuient dépensées pour que le Roi pût réparer, en 1745, les fautes qu'il avait faites en Bohême en 1744. Après avoir mis la dernière main à ces préparatifs, le Roi partit de Berlin11 pour se rendre en Silésie.
Il apprit en chemin que l'électeur de Bavière avait signé avec la reine de Hongrie le traité de Füssen. Voici comment cette paix fut amenée. Immédiatement après la mort de l'Empereur, Seckendorff s'était démis du commandement de l'année; mais il en avait si mal disposé les quartiers, que ces troupes étaient toutes éparpillées : le terrain qu'elles occupaient, était trop vaste, et les Autrichiens étaient maîtres des places fortes et du cours du Danube. Les Autrichiens, qui voyaient de quelle importance il était pour eux de finir d'un côté avant de commencer leurs opérations d'un autre, jugèrent par la position des Bavarois et de leurs alliés qu'ils en auraient bon marché. M. de Batthyani prévint ses ennemis, qui étaient au triple plus forts que lui, mais qui ne voulaient s'assembler qu'à la fin de mai. Batthyani, à la tête de douze mille hommes qui faisaient toutes ses forces, parait entre Braunau et Schärding; il fond sur les quartiers dispersés des alliés, et leur prend Pfarrkirchen, Vilshofen et Landshut, avec le peu de magasins que les Bavarois y avaient amassés, en même temps qu'un autre détachement d'Autrichiens passe le Danube à Deckendorf, coupe les Hessois des Bavarois, les oblige à passer l'Inn, ensuite à mettre les armes bas, et chasse les Bavarois fugitifs au delà de Munich. Le jeune électeur, à peine souverain, est obligé de quitter sa capitale à l'exemple de son père et de son grand-père; il se retire à Augsbourg. M. de Ségur, avec les Français et les Palatins qu il avait sous son commandement, n'éprouva pas un sort plus favorable : il fut battu, en se retirant, auprès de Pfaffenhofen : les Autrichiens occupèrent en même temps le pont du Rhin, ce qui le mit dans la nécessité de gagner Donauwerth avant l'ennemi.
Tandis que les Bavarois, fuyant comme un troupeau sans berger, se sauvaient à Friedberg, Seckendorff reparut à la cour
11 15 mars.