<142>Katzbach, il fit des ponts sur l'Oder, passa la rivière, et se rendit par la rive droite de ce fleuve à Breslau, où il arriva le 1er d'octobre. Il repassa la rivière sur le pont de la ville, et prit position derrière le petit ruisseau de la Lohe, où il se retrancha; les Autrichiens se placèrent vis-à-vis de lui à Lissa. La cour de Vienne avait négocié des troupes de l'électeur de Bavière et du duc de Würtemberg,b qu'elle envoya alors en Silésie; ces corps se joignirent à la réserve de M. de Nadasdy aux environs de Schweidnitz, dont on les destinait de faire le siége. Nous suspendrons pour quelques moments le récit de la campagne de Silésie, pour suivre le Roi dans son expédition contre les Français.

Le Roi se renditc d'abord à Dresde, d'où il détacha M. de Seydlitzd avec un régiment de hussards et un régiment de dragons pour Leipzig, afin de donner la chasse à M. de Turpin, qui avec des troupes légères rôdait du côté de Halle. Les Français se retirèrent à l'approche des Prussiens, de sorte que M. de Seydlitz, devenant inutile dans cette partie, vint rejoindre le Roi entre Grimma et Rötha. De Rötha les troupes marchèrent à Pégau; l'ennemi y avait détaché deux régiments de hussards impériaux, Szeczini et Esterhazy. Cette ville est située de l'autre côté de l'Elster, sur laquelle un pont de pierre aboutit à la porte. L'ennemi avait garni cette porte et quelques toits des maisons voisines, pour en défendre l'entrée. M. de Seydlitz fit mettre pied à terre à une centaine de hussards, qui forcèrent la porte; le gros du régiment les suivit et entra dans Pégau en pleine carrière; MM. de Székelya et de Kleista la traversèrent; en sortant par la porte opposée, ils trouvent ces deux régiments ennemis postés derrière un chemin creux; ils les attaquent, les renversent, les pour-


b Le duc Charles-Eugène de Würtemberg est le même dont il a déjà été fait mention t. III, p. 28.

c Le 29 août.

d Frédéric-Guillaume de Seydlitz, né à Calcar dans le duché de Clèves le 3 février 1721. Le 20 juin 1757, il devint général-major et chef du régiment de cuirassiers no 8; après la bataille de Rossbach, il fut fait chevalier de l'Aigle noir, et quinze jours plus tard, le 20 novembre, lieutenant-général.

a Ce colonel Székely était chef du régiment de hussards no 1.
     Le major Frédéric-Guillaume-Godefroi-Arnd de Kleist servait alors dans le même régiment, et en devint le chef, le 11 mai 1759, lorsque Michel de Székely, général-major depuis le 25 mars 1758, eut demandé sa démission.