<151>sur la défectuosité de son camp, en avait changé la nuit même; il avait étendu ses troupes sur une hauteur devant laquelle régnait un ravin : sa droite s'appuyait à un bois qu'il avait fortifié d'un abatis et de trois redoutes garnies d'artillerie; sa gauche était environnée par un étang assez spacieux pour qu'on ne le pût pas tourner. L'armée du Roi se trouvait trop faible en infanterie pour brusquer un poste aussi formidable : pour peu que la défense eût été opiniâtre, on ne l'aurait emporté qu'en y sacrifiant vingt mille hommes. Le Roi jugea que cette entreprise surpassait ses forces, et il envoya des ordres à l'infanterie de passer un défilé marécageux qui se trouvait près de là, pour prendre le camp de Braunsdorf; la cavalerie la suivit, faisant l'arrière-garde. Dès que les Français virent que les troupes prus-