<170>un mille quatre cent quarante-deux hommes, dont l'armée impériale fut affaiblie à son retour en Bohême.
Quoique cette campagne eût été longue, dure et pénible; quoique sa fin fût aussi heureuse qu'on eût pu l'espérer, il restait encore une expédition à faire, tant les dérangements arrivés en Silésie étaient considérables : il fallait reprendre la ville de Liegnitz, à laquelle les Impériaux avaient ajouté des inondations et des ouvrages. Le Roi y avait envoyé M. de Driesen, qui, avec un corps de cavalerie, tenait cette ville investie depuis le 16. Le prince Maurice y arriva le 25 avec un détachement d'infanterie, pour en faire le siége dans les règles. Les apprêts s'en firent, le canon arriva. M. de Bülow, que le maréchal Daun y avait établi en qualité de commandant, préféra la conservation de sa garnison à une défense qu'il n'aurait pu soutenir à la longue : il demanda à capituler, et la libre sortie pour ses troupes; ce qu'on lui accorda volontiers, parce que les troupes étaient fatiguées à l'excès, et la gelée si forte, que les pelles et les pioches ne pouvaient plus ouvrir la terre. Les ouvrages et les écluses de la ville furent rasés, pour que, si les ennemis s'en emparaient une seconde fois, ils ne pussent pas si vite la remettre en état de défense et en faire une place de guerre. Toute la cavalerie fut employée ensuite à former le blocus de Schweidnitz; on réserva le siége de cette place pour le printemps prochain. Le corps de M. de Zieten forma un cordon qui prit de Schmiedeberg par Landeshut, Friedland, Braunau, et se terminait à Glatz. Les troupes entrèrent le 6 de janvier en quartier d'hiver, et le Roi demeura à Breslau, pour veiller lui-même à tout, et pour préparer ce qui était nécessaire pour que l'armée rétablie et en bon état pût de bonne heure ouvrir la campagne prochaine.
Pour terminer tous les événements de cette année, il nous reste à rapporter ce qui se passa en Prusse entre MM. de Lehwaldt et d'Apraxin, et ce que firent les Suédois en Poméranie. Le maréchal Apraxin s'approcha au mois de juin des frontières de la Prusse. Il se trouvait à la tête de cent mille hommes : le