<194>Charles prit le camp de Neustadt, le prince Maurice, celui de Littau, M. de Wedell, celui de Namiescht, et le Roi, ce côté des hauteurs qui règnent, entre Prossnitz et Olschan depuis Namiescht jusqu'à Studenetz.
M. de Puttkammera arriva le 10 de juin à l'armée, sans être inquiété dans sa route, avec le convoi qu'il conduisait. M. de Zieten, qui fut attaqué à Grüssau par l'ennemi, le repoussa, et remarquant que toutes les forces des Autrichiens se tiraient vers la Moravie, il quitta les montagnes, et joignit, environ en même temps que M. de Puttkammer, l'armée du Roi.
Cependant les munitions de guerre et de bouche n'étaient pas suffisantes pour le siége; on fit préparer un nouveau convoi en Silésie, tant pour pousser les attaques que pour renforcer l'armée. Il y a apparence que ce siége aurait mieux réussi, si l'on n'avait pas ouvert les tranchées de trop loin, et qu'on n'eût pas été obligé d'abandonner les premières batteries, parce qu'elles tiraient sans effet, ce qui consuma beaucoup de munitions inutilement. Sur ces entrefaites, l'avant-garde du maréchal Daun, aux ordres de M. de Harsch, entra en Moravie, et se campa vis-à-vis du prince Maurice sur les coteaux d'Allerheiligen, non loin de Littau. M. de Harsch tenta, mais sans succès, de surprendre cette ville. Le maréchal Daun, qui le suivait, s'était porté sur Gewitsch, d'où il détacha un corps de six mille hommes, qui s'établit à Prérau. Cette position obligea le maréchal Keith à placer ses dragons à Wisternitz, et ses compagnies franches à Bistrowan et à Koschuschan.
Les vues du maréchal Daun allaient à jeter du secours dans la ville assiégée, sans se commettre à une action, dont la perte aurait entraîné la réduction d'Olmütz. Il fit attaquer de nuit le village de Koschuschan, défendu par un bataillon franc, et l'obligea de lui céder le terrain; les dragons de Baireuth, qui avaient passé la nuit au bivouac, par une négligence du colonel Meier,a qui les commandait, n'attendirent pas pour desseller le retour des
a Voyez ci-dessus, p. 135.
a Le 21 février 1757, Charles-Frédéric de Meier devint général-major, et commandeur en chef du régiment de Baireuth dragons, en remplacement du lieutenant-général Othon-Martin de Schwerin.