<206>et l'on se campa devant Tamsel, proche des ennemis. La perte de cette bataille obligea M. de Romanzoff d'abandonner en hâte les environs de l'Oder et de Stargard, pour accélérer sa jonction avec M. de Fermor, qui bientôt se retira à Vietz, puis à Landsberg, où il rassembla toutes ses troupes. Le Roi le poursuivit jusqu'à Blumberg.
Pendant que l'armée prussienne était occupée contre les Russes, M. Loudon avait traversé la Lusace dans l'intention de les joindre, et il l'aurait fait, s'il n'avait trouvé le prince François de Brunswic dans son chemin; le Roi l'avait détaché à Beeskow du camp de Tamsel. Ce prince, après lui avoir enlevé différents partis, obligea l'ennemi à se replier sur Lübben. Des raisons plus fortes que celle-là empêchèrent le Roi de pousser plus loin les avantages qu'il avait eus contre les Russes; il fallait accourir en Saxe au secours de S. A. R. le prince Henri. M. de Dohna, en conséquence de ce nouvel arrangement, resta vis-à-vis des Russes, et le Roi partit, pour se joindre au prince son frère, avec le même corps qu'il avait amené dans l'Électorat. L'éclaircissement des faits demande que nous rapportions succinctement ce qui s'était passé jusqu'alors en Saxe.
Dès le mois de juillet,a S. A. R. avait occupé le camp de Tschopa, pour s'opposer aux troupes des cercles, commandées par le prince de Deux-Ponts, auquel était joint un corps d'Autrichiens aux ordres de M. de Hadik. S. A. R. fit chasser un détachement des ennemis qui occupait le Basberg, et comme le gros corps des cercles ne s'était pas encore avancé, on se borna à la petite guerre, dans laquelle les Prussiens eurent l'avantage, faisant en différentes rencontres des prisonniers sur les ennemis, du nombre desquels M. de Mittrowsky, général des Autrichiens, fut le plus considérable. S. A. R., ayant des nouvelles de l'approche d'un corps d'ennemis, commandé par M. Dombasle, qui s'avançait sur Zwickau, détacha M. de Finck pour le déloger de la Saxe; ce qui réussit si bien, qu'on le replia sur Reichenbach. Bientôt après, la présence du prince devenant nécessaire aux environs de Dresde, à cause que le prince de Deux-Ponts prenait, par la Bohême, le chemin de Teplitz, l'armée marcha par Chem-
a 21 juin.