<207>nitz, et s'établit à Dippoldiswalda, tenant M. de Hülsen avec un détachement à Freyberg, et M. de Knobloch à Maxen. Pendant ce temps, un autre corps des cercles s'étant posté à Waldkirchen, il fut attaqué et battu par M. de Kleist.b Mais comme M. de Hadik s'avançait vers Cotta, S. A. R. changea sa position; elle prit le camp de Sedlitz, proche de Pirna, et garnit devant elle les villages de Zehista et de Zuschendorf; de là l'armée prit le camp de Gamig, qui lui était plus convenable. Bientôt le prince de Deux-Ponts parut; il occupa les hauteurs de Struppen, tenant à sa gauche M. de Hadik, qui s'étendait de Rottendorfc à Cotta. Il résolut de prendre le Sonnenstein, qui incommodait sa position; il y fit avancer quelques mortiers, et M. de Grape, qui y commandait, se rendit mal à propos, et fut fait prisonnier de guerre.

En même temps, le maréchal Daun s'était avancé en Lusace; il avait laissé un détachement de vingt mille hommes aux ordres de MM. de Harsch et de Ville, qui campaient entre Jägerndorf et Troppau. L'intention du maréchal était de se servir de ce corps pour faire le siége de Neisse, dès que l'éloignement de l'armée prussienne pourrait permettre de tenter cette entreprise; il avait espéré que l'invasion des Russes attirerait vers eux toutes les forces du Roi, et comme ses espérances se trouvèrent frustrées de ce côté-là, il s'avança en Lusace, pour y attirer les Prussiens, et donner à M. de Harsch le temps d'achever son siége. Il s'était d'abord avancé jusqu'à Königsbrück, où il apprit la défaite des Russes; sur quoi, abandonnant les desseins qu'il pouvait avoir sur Meissen ou sur Torgau, il se replia sur Stolpen. Bientôt il borda l'Elbe de différents détachements, dans l'intention de passer ce fleuve à Pillnitz, et de prendre à dos la position des Prussiens à Gamig, pendant que le prince de Deux-Ponts et M. de Hadik les entameraient de front. Le prince Henri, qui était informé de ces projets, en donna avis au Roi, ce qui occasionna sa marche rapide pour se joindre au prince son frère. D'abord le maréchal de Keith et le prince Charles eurent ordre de quitter la Silésie pour se joindre en Lusace aux troupes du Roi. M. de Fouqué de-


b Voyez ci-dessus, p. 162.

c Rothwernsdorf.