<225>ne s'était ouvertement déclaré le protecteur du crime et des assassinats.
La conduite peu judicieuse du Pape parut influer sur tout le clergé; la toque bénite qu'il avait envoyée au maréchal Daun, excita une effervescence de zèle bizarre chez les souverains ecclésiastiques d'Allemagne. L'électeur de Cologne entre autres publia un édit dans ses États, par lequel il défendait à ses sujets protestants, sous de grièves peines, de se réjouir des avantages que les Prussiens ou les alliés pourraient remporter sur leurs ennemis. Ce fait, qui par lui-même mérite peu d'être rapporté, mérite pourtant d'être cité, parce qu'il caractérise l'absurdité des mœurs dans un siècle où d'ailleurs la raison a fait tant de progrès. Mais ces farces, qui se passaient aux petites cours, n'attiraient sur elles que la risée ou les sifflets du public; au lieu que les passions qui agitaient les grandes cours de l'Europe, produisaient des scènes plus funestes et plus tragiques.
Nous avons vu, il n'y a pas longtemps, à Versailles l'abbé de Bernis devenir ministre des