<239>tout où elles les trouvent. J'en appelle à ces sentiments de droiture et de probité dont Votre Majesté fait profession, et suis assuré qu'elle ne permettra pas que mes États souffrent des différends qui règnent entre Votre Majesté et l'Impératrice-Reine.
Au reste, je souhaite fort que Votre Majesté veuille me découvrir les desseins pernicieux dont elle a daigné faire mention dans la précédente, et dont je n'ai eu jusqu'à présent aucune idée. En attendant, je me flatte que Votre Majesté daignera avoir égard à mes sollicitations, et qu'elle évacuera mes États au plus tôt possible. Je suis prêt, ainsi que je l'ai déjà déclaré, à promettre toutes les sûretés que Votre Majesté pourra exiger de moi, tant qu'elles ne seront pas opposées à l'équité et à mon rang. Cependant, puisqu'il n'y a point de temps à perdre, et que je me trouve dans l'indispensable nécessité d'empêcher l'approche ultérieure de troupes qui agissent en quelque sorte en ennemis, et donnent par là occasion d'appréhender des suites encore plus fâcheuses, je suis résolu de me rendre à mon armée, et d'y attendre dans peu des déclarations plus positives de Votre Majesté. Mais je proteste encore une fois que mon intention n'est point de m'écarter du traité de neutralité dont nous sommes sur le point de convenir; qu'au contraire, je suis très-intentionné de le signer avec une parfaite satisfaction.
RÉPONSE DU ROI DE PRUSSE.
Lommatzsch, le 5 septembre 1756.
Le comte de Salmour m'a remis la lettre que Votre Majesté a eu la bonté de m'envoyer. Quelque vif que soit le désir et le penchant que j'ai de complaire à Votre Majesté, je me vois cependant dans l'impossibilité de retirer mes troupes de ses États, vu cent raisons de guerre qui m'en empêchent, quoiqu'il fût trop long de les rapporter. Une des principales est la sûreté des convois. Je voudrais que le chemin de la Bohême passât par la