<252>et que j'étais résolu de persister dans ces sentiments, je n'ai point fait marcher mon armée en Bohême, et je n'ai pas voulu permettre l'approche des troupes autrichiennes pour renforcer les miennes, malgré l'entrée de celles de Votre Majesté dans mes États. Comme je ne me départirai jamais de ces sentiments, que Votre Majesté ne saurait elle-même désapprouver, je me flatte aussi qu'elle s'acquiescera des propositions que j'ai faites dans ma lettre du 12, ou bien en substituera d'autres, qui puissent la tranquilliser par rapport à mes troupes, desquelles elle n'a rien du tout à craindre. Pour cet effet, j'envoie à Votre Majesté le baron d'Arnim, mon général de cavalerie. S'il était possible de nous accorder sur ce point, ce serait un canal très-propre à établir une union sincère entre deux pays voisins qui réellement ne peuvent se passer l'un de l'autre, et dont les vrais intérêts consistent en une parfaite liaison.
RÉPONSE DU ROI DE PRUSSE.
Sedlitz, le 15 septembre 1756.
Le général d'Arnim m'a remis la lettre que Votre Majesté a eu la bonté de m'envoyer. Je me suis entretenu avec lui sur tous les points qui concernent sa commission, et je me suis expliqué de la même manière que le général de Winterfeldt a eu l'honneur de le faire en présence de Votre Majesté. Je suis fâché de ne pas pouvoir pousser la complaisance plus loin; mais après ce que j'ai encore répété au général d'Arnim, il ne me reste rien autre chose à faire que d'être, etc.