XI. MÉMOIRE REMIS AU MINISTRE DE RUSSIE, COMTE DE KAYSERLING, A DRESDE, LE 26 JUIN 1751.
Le Roi n'a pas hésité de déclarer déjà de bouche, à Son Excellence M. le comte de Kayserling, les bonnes dispositions dans lesquelles Sa Majesté se trouve relativement au traité définitif d'alliance et de garantie conclu à Pétersbourg, le 22 de mai 1746, entre Leurs Majestés Impériales l'impératrice de Russie et l'Impératrice, reine de Hongrie, auquel traité le Roi a été invité d'accéder. Cette déclaration, joint à tout ce qui a été donné à connaître en même temps audit ministre de Russie, lui sera encore en fraîche mémoire.
Tout comme on réitère ici expressément la même déclaration amiable, qui tend, entre autres vues salutaires, principalement à prouver la haute considération que Sa Majesté porte à Leurs Majestés Impériales et aux autres alliés, et le cas qu'elle fait de leur amitié : ainsi Sa Majesté ne met non plus le moindre doute dans les assurances si souvent données et réitérées de la précieuse amitié de Sa Majesté l'impératrice de Russie, qu'elle ne veuille en échange, à l'occasion de l'accession dont il s'agit, pourvoir préalablement et suffisamment à la sûreté des États héréditaires de Sa Majesté, et effectuer la même chose près des autres alliés.
Dans cette attente, Sa Majesté fera pourvoir au plus tôt son ministre à la cour de Russie des instructions nécessaires pour entrer plus avant en matière, et conduire la négociation dont il s'agit à une heureuse fin. C'est de quoi l'on n'a pas voulu manquer de faire part à Son Excellence le comte de Kayserling, pour qu'il en puisse informer sa cour, etc.
Dresde, ce 26 juin 1751.
Comte de Brühl.