« <66>ne devait pas craindre d'être abandonnée par ses alliés lorsqu'elle en viendrait aux mains; qu'ils connaissaient trop bien leurs propres intérêts, etc. »

XIX. EXTRAIT DE LA DÉPÊCHE DU COMTE DE BRÜHL AU SIEUR FUNCK A PÉTERSBOURG, LE 6 FÉVRIER 1754. TRADUIT.

Je ne doute pas que la cour de Russie ne soit déjà informée des différents mouvements et arrangements que le roi de Prusse fait faire dans le royaume de ce nom, avec la plus grande célérité et dans le dernier secret, par rapport au commerce et aux monnaies et surtout pour des préparatifs militaires; j'espère aussi que cette cour y sera d'autant plus attentive, qu'on a remarqué ces préparatifs surtout après la grande augmentation de troupes que l'impératrice de Russie a fait faire en dernier lieu dans ses provinces limitrophes, et qu'ils paraissent y avoir rapport; j'ai pourtant cru devoir vous communiquer les avis qui nous en sont parvenus successivement, afin que vous en puissiez faire usage dans vos entretiens avec le ministère de la cour où vous êtes. Nous y sommes fort attentifs, d'autant que nous connaissons l'envie du roi de Prusse de se mêler des affaires domestiques de la Pologne; que ses projets pour ruiner le commerce de la Pologne et surtout celui de Danzig, se manifestent de plus en plus; et que ses vues d'agrandissement de ce côté-là font sûrement un des objets les plus flatteurs de ses projets.

La dépêche du comte de Brühl du 13 février 1754 ne roule que sur le détail des préparatifs militaires que le Roi faisait faire en Prusse.