<72>On a lieu de présumer qu'il a été concerté entre les deux cours impériales de Vienne et de Russie que celle-ci, pour masquer d'autant mieux les véritables raisons de son armement, le fasse sous le prétexte apparent de se trouver par là en état de satisfaire à ses engagements contractés dans la dernière convention subsidiaire avec l'Angleterre, en cas qu'il en fût besoin; et quand tous les préparatifs seront achevés, de tomber inopinément sur le roi de Prusse, etc.
DU MÊME, EN DATE DU 19 JUIN.
Par les ouvertures générales et obscures qu'un certain ministre a faites au sieur Prasse, touchant l'armement de la Russie, et que Votre Excellence a bien voulu me communiquer par ladite dépêche, j'ai remarqué que ce ministre commence à devenir plus réservé et mystérieux sur les intentions de sa cour. Cette retenue me paraît être conforme à celle qu'on garde ici, où l'on se contente également de donner à entendre qu'on n'a d'autre dessein que de se tenir en repos, et se préparer en attendant à tout événement qui pourrait arriver dans les présentes conjonctures, etc.
XXVIII. LETTRE DU COMTE DE FLEMMING AU COMTE DE BRÜHL.
Vienne, ce 28 juillet 1756.
Monseigneur,
Monsieur de Klinggräff reçut samedi passé un exprès de sa cour, en conséquence duquel il envoya le lendemain un billet à M. le comte de Kaunitz, pour le prier avec beaucoup d'empressement de lui marquer une heure où il pouvait lui parler. Ce billet fut remis à ce chancelier d'État justement lorsqu'il se trouvait en conférence avec les maréchaux comtes de Neipperg et de Browne