<85>trente escadrons servaient à former cette circonvallation dont nous venons de parler.

D'autre part, le maréchal Keith eut le commandement de l'armée d'observation; elle consistait en vingt-neuf bataillons et en soixante-dix escadrons. Le prince Ferdinand de Brunswic entra le premier en Bohême avec l'avant-garde;b ayant passé Péterswalde, il rencontra à Nollendorf M. de Wied, général autrichien, avec dix bataillons de grenadiers et de la cavalerie à proportion; il le délogea du village; l'Autrichien prit la fuite, et le prince poursuivit sa marche. Le maréchal Keith s'approcha immédiatement après d'Aussig, et se campa à Johnsdorf, d'où il détacha M. de Manstein,c qui s'empara du château de Tetschen, pour assurer la navigation de l'Elbe. Les choses en restèrent là en Saxe et dans cette partie de la Bohême jusqu'à la fin du mois.

D'un autre côté, M. de Piccolomini campait proche de Königingrätz sur les hauteurs situées entre le confluent de l'Adler et de l'Elbe, dans une position forte. Son camp, en figure angulaire, n'était abordable d'aucun côté. Le maréchal de Schwerin venait de déboucher avec son armée par le comté de Glatz, d'où il s'avança premièrement à Nachod, puis sur les bords de la Mettau, et enfin sur Augezd, où il défit M. de Buccow, qui vint au-devant de lui avec un corps de cavalerie, se fit bien battre, et perdit deux cents hommes. Le maréchal de Schwerin ne pouvait point entreprendre sur M. de Piccolomini dans le poste où se tenaient les Autrichiens : il n'y avait aucun grand projet à former, ni pour des siéges, ni pour des batailles; et comme la saison était d'ailleurs assez avancée, il se contenta de consumer toutes les subsistances qu'il trouva en Bohême, et fourragea jusque sous les canons de l'armée impériale, sans que M. de Piccolomini fît mine de s'en apercevoir. Un détachement de hussards prussiens défit quatre cents dragons des ennemis proche de Hohenmauth, et en ramena la plus grande partie prisonniers. Ce fut où se bornèrent les entreprises que le maréchal de Schwerin pouvait faire, parce que M. de Piccolomini se gardait bien de faire des mouve-


b Le 13 septembre. Voyez Denkwürdigkeiten für die Kriegskunst und Kriegsgeschichte. Berlin, 1819, cahier IV, p. 95.

c Christophe-Hermann de Manstein, général-major.