<XI>On fit pour l'édition de 1788, d'après le manuscrit original, une copie qui se trouve aux archives royales du Cabinet (Caisse 365, B 2); l'Editeur l'intitula Histoire de la guerre de sept ans. Le ministre d'Etat comte de Hertzberg apposa sa signature (Vidit Hertzberg; Hertzberg; H.) au commencement et à la fin de chaque chapitre, après avoir préalablement supprimé tout ce qui lui paraissait inconvenant ou de nature à choquer certaines susceptibilités. Il avait aussi introduit arbitrairement d'autres légers changements, dont nous indiquerons quelques-uns dans les notes. Une copie semblable, destinée à l'impression, a été faite des Mémoires depuis la paix de Hubertsbourg jusqu'à la paix de Teschen; il en a probablement aussi existé une de l'Histoire de mon temps, mais elle ne se trouve pas aux archives royales.
En ce qui concerne la dénomination de Guerre de sept ans, c'est en 1783 qu'elle paraît avoir été employée pour la première fois, dans le titre de l'ouvrage de G.-F. de Tempelhoff, Geschichte des siebenjährigen Krieges in Deutschland. Deux ans auparavant, le général Lloyd avait intitulé son ouvrage : The history of the late war in Germany, between the king of Prussia, and the empress of Germany and her allies. J.-W. d'Archenholtz, qui publia en 1788 son livre devenu très-populaire, adopta le même titre que Tempelhoff. Frédéric lui-même se sert d'autres expressions : au commencement de l'Avant-propos de cette Histoire, il dit : « La guerre qui survint en 1756, etc. » Son Avant-propos des Éléments de castramétrie et de tactique, 1771, commence par ces mots : « J'avais donné à mes officiers généraux, avant la dernière guerre, une instruction, etc. » Enfin, dans les premières lignes de l'Avant-propos des Mémoires depuis la paix de Hubertsbourg jusqu'à la fin du partage de la Pologne, le Roi s'exprime ainsi : « J'avais eu lieu de croire que les derniers ouvrages politiques et militaires que je donnerais à la postérité, seraient ceux qui contiennent ce qui s'est passé en Europe depuis l'année 1756 jusqu'à l'année 1763, où la paix de Hubertsbourg fut conclue. » Le nom de Troisième guerre de Silésie a été fort usité aussi, jusqu'à ce que celui de Guerre de sept ans ait éclipsé tous les autres.
Outre les Pièces justificatives annexées par l'Auteur au troisième chapitre de son manuscrit, et omises par les éditeurs de 1788, nous avons ajouté au quatrième volume la Correspondance de Frédéric avec le roi de Pologne, qui fut occasionnée par l'invasion des troupes prus-