<111>que le prince de Würtemberg et M. de Goltz se joindraient à Francfort pour couvrir Berlin, où des deux grandes armées prussiennes la moins occupée leur enverrait des secours; et dans le second cas, M. de Goltz avait des instructions pour couvrir Glogau ou Breslau, selon que l'une de ces deux villes se trouverait en avoir le plus de besoin.
On commença d'abord à faire revirer les troupes pour assembler chaque corps au lieu de sa destination. Le Roi se mit en marche le 4 de mai; le même jour, il passa l'Elbe à Hirschstein, et il arriva le 10 à Löwenberg, sans avoir trouvé d'obstacle sur la route. A l'approche des Prussiens, M. de Loudon abandonna son camp de Seitendorf; il se retira en Bohême, et se retrancha à Hauptmannsdorf, proche de Braunau; il garnit, outre cela, les postes de Silberberg et de Wartha de troupes suffisantes pour défendre ces deux gorges, qui mènent dans le comté de Glatz. Le Roi choisit sa position auprès de Kunzendorf : sa droite occupait le Zeiskenberg et Fürstenstein; sa gauche s'étendait sur le plateau de Barsdorf. Outre cela, M. de Bülow fut posté à Nimptsch avec un corps de cavalerie, pour conserver une libre communication avec Neisse. M. de Goltz partit en même temps avec un détachement de dix mille hommes pour Glogau, d'où il détacha M. de Thadden avec quatre bataillons pour se joindre au prince de Würtemberg, qui occupait déjà son camp retranché proche de Colberg.
Pendant que ces préparatifs se faisaient en Silésie, aussi bien qu'en Poméranie et en Saxe, les Autrichiens et les Russes délibéraient ensemble. Ils eurent de la peine à s'accorder, et changèrent à différentes reprises le plan de leurs opérations; ils se réunirent enfin sur ce que M. de Romanzoff assiégerait Colberg, et que M. Buturlin marcherait droit à Breslau. Dans ces entrefaites, M. de Goltz tomba malade, et fut emporté en peu de jours par une fièvre inflammatoire. M. de Zieten, qui le remplaça, fut chargé d'un projet d'expédition en Pologne, qu'on avait déjà deux fois vainement essayé, et qui lui manqua encore; c'était d'entreprendre sur une des colonnes russes dans leur marche, et dans le temps où elles étaient trop séparées pour se joindre promptement. L'une se dirigeait sur Schneidemühl, l'autre, sur Schwerin,