<145>la Leine; sur quoi le prince Ferdinand partagea son armée : il en laissa la moitié sur le Wéser, et avec l'autre il se mit sur la Diemel, pour tomber de là sur le corps de M. de Stainville. Ce général français pénétra les desseins du prince, se retira en hâte, et se jeta dans le camp retranché qui avait été préparé auprès de Cassel. Ce coup ayant manqué par l'activité de M. de Stainville, le prince Ferdinand prit des arrangements pour s'emparer de Münden. M. de Broglie en fut si fort effrayé, qu'il y accourut avec la moitié de son armée; mais à son approche, les alliés se replièrent sur Geismar. M. de Broglie, trouvant son monde inutile auprès de Münden, envoya quelques renforts à M. de Stainville, et retourna avec le reste de ses troupes à Eimbeck.
Il n'était plus à craindre que M. de Soubise pût assiéger Münster, parce que la saison était trop avancée; et comme le détachement du Prince héréditaire devenait plus utile en Basse-Saxe qu'en Westphalie, le prince Ferdinand lui envoya des ordres pour qu'il joignît son armée sur la Diemel. Aussitôt qu'il fut arrivé, les alliés s'avancèrent vers M. de Stainville, qui se retira encore; et pour la seconde fois M. de Broglie accourut à son secours avec une partie de son monde, car il avait laissé le gros de son armée dans le Solling, depuis Holzmünden jusqu'à Lauenförde. Les alliés, voyant leur projet déconcerté, entrèrent dans la principauté de Waldeck, qui pouvait leur fournir plus de subsistances que la Hesse. M. de Broglie, ayant observé que la manœuvre des alliés ne roulait que sur des diversions pour le détourner de la suite de ses desseins, voulut faire une diversion à son tour, et il envoya le comte de Lusace avec huit ou neuf mille Saxons dans le duché de Brunswic, pour assiéger Wolfenbüttel. Après que cette ville se fut rendue sans grande résistance, le comte de Lusace se tourna sur Brunswic, dont il fit l'investissement. M. Luckner, que le prince Ferdinand avait envoyé pour secourir Wolfenbüttel, arriva trop tard; mais ayant été joint peu après par le prince Frédéric de Brunswic,a ce jeune prince, plein d'honneur
a Frédéric-Auguste duc de Brunswic(-Oels), second fils de Charles duc régnant de Brunswic-Wolfenbüttel et de la princesse Charlotte de Prusse, était né en 1740. Le 29 mai 1761, il fut nommé colonel et chef d'un régiment de Brunswic; au mois d'août de la même année, général-major; enfin, le 11 mars 1762, il devint lieutenant-général et chef de toutes les troupes du duché de Brunswic. Il entra au service de la Prusse en 1763.