<171>à Teschen avec douze cents hommes. Hordt y enleva un détachement d'un capitaine et de soixante hommes, et répandit ses hussards jusqu'au delà du passage de la Jablunka. Dès que le maréchal Daun fut informé de cette incursion, il envoya M. de Beck pour s'opposer aux entreprises des Prussiens. Beck s'avança à Ratibor; c'était répondre exactement aux intentions du Roi. M. de Werner replia aussitôt ses troupes au delà de l'Oder, et s'en revint à Cosel. Le prince de Bevern arriva vers ce temps à Breslau; il amenait quatre bataillons et mille hussards provinciaux avec lui; on joignit les hussards de Möhring et dix escadrons de dragons à son infanterie, avec laquelle il partit pour Cosel, où il rassembla son petit corps d'armée.
Ces détachements qui partaient pour la Haute-Silésie, n'empêchèrent pas que la cavalerie du Roi ne commençât à prendre de l'ascendant sur celle de l'ennemi. M. de Prittwitz surprit un détachement autrichien près de Panthenau, au Johannesberg, et lui enleva cent hommes. M. de Reitzenstein, qui était à Neumarkt, battit le général Gurcy, qui tenta de le surprendre, et il lui prit trois officiers et soixante-dix dragons. Peu après, les mille hussards provinciaux que le prince de Bevern avait amenés, et qui étaient postés devant Neisse, à Heidersdorf, furent attaqués par M. Draskovics, qui, de Patschkau, où il était, ayant eu avis de leur arrivée, tenta de les surprendre. Le succès ne répondit point à son attente : son détachement fut malmené, et il fut fait prisonnier lui-même avec cent soixante-dix des siens, tant dragons que hussards. Ces coups, qui se suivirent de près, commencèrent à rendre la cavalerie impériale circonspecte; elle devint bientôt timide. L'avant-garde de M. de Czernichew consistait en deux mille Cosaques; elle joignit l'armée du Roi quelques jours plus tôt que les Russes. Le Roi partagea ces deux pulks entre MM. de Lossow et de Reitzenstein. Ce dernier s'avança de Neumarkt au pied du Pitschenberg, par où l'armée du maréchal Daun se trouvait presque bloquée. Il ne pouvait plus envoyer sa cavalerie sur ses devants; et on lui laissait ses derrières libres, parce qu'on ne voulait pas se découvrir et l'avertir des desseins que l'on formait contre lui. Cependant, depuis l'arrivée des Cosaques, il ne se passa presque pas de jour qu'il n'y eût quelque grand'garde