<178>mine de vouloir se porter sur Dortmund. Tous les mouvements des Français et des alliés dans cette partie de l'Allemagne ne furent relatifs qu'au passage de la Lippe, que les deux partis se disputaient réciproquement. Pendant ces préludes, le prince Ferdinand rassembla son armée sur la hauteur de Brakel, d'où il se porta sur la Diemel, et prit le château de Sabbabourg; il occupait en même temps les bois de Geismar et de Liebenau, pour se rendre le maître des débouchés de la Diemel. L'armée française, qui s'était rassemblée à Cassel, marcha le 22 sur Grebenstein, d'où elle détacha le comte de Lusace vers Gottingue. M. Luckner fut aussitôt envoyé par le prince Ferdinand sur la Leine, pour observer les mouvements des Saxons. Le prince Ferdinand résolut sur cela d'attaquer les Français, afin de les réduire à la défensive dès le commencement de la campagne. M. Luckner fut, pour cet effet, obligé de se rapprocher de Sabbabourg avec une partie de son monde. Il fut destiné pour attaquer la droite de l'ennemi. Mylord Granby eut ordre d'entamer la gauche, et le prince Ferdinand se proposa de se présenter en même temps avec le gros de son armée devant le front des maréchaux.

Dès le 24, tous les alliés passèrent la Diemel, pour former ces différentes attaques. Les Français prirent ce mouvement pour un fourrage général, et n'en marquèrent aucune inquiétude. Cependant le corps de M. de Castries, qui couvrait la droite de M. de Soubise, fut aussitôt renversé, et les alliés assaillirent le camp même. M. de Soubise, sur ce qu'il se voyait attaqué de front, en flanc et à dos, résolut la retraite. M. de Stainville se jeta avec l'élite des troupes françaises dans le bois de Wilhelmsthal, pour la favoriser, et ce fut là que s'engagea entre lui et mylord Granby un combat qui décida de la journée. Tout le corps de M. de Stainville fut enveloppé et défait. Cependant MM. de Sporcken et de Luckner donnèrent lieu, par leur inaction, à ce que le maréchal de Soubise pût se retirer à Hohenkirchen, ce qui fit manquer le coup que le prince Ferdinand méditait sur Cassel.

La nuit même, l'ennemi passa la Fulde, et assit son camp sur les hauteurs qui vont de Münden à Cassel. Les alliés se campèrent vis-à-vis des Français, et s'emparèrent, par différents détachements, de quelques châteaux qui leur étaient avantageux. Le ma-