<184>en cantonnement dans cette ville et dans les villages les plus proches.

L'emplacement que le maréchal Daun avait pris, rendait son armée inattaquable par le front; on pouvait toutefois le tourner par sa droite et par sa gauche. Comme c'aurait été trop donner au hasard que de le tourner entre Silberberg et Bögendorf, parce que M. de Hadik se trouvait à Wartha, et que les montagnes de ce côté sont plus âpres et plus difficiles, on préféra de faire cette manœuvre sur sa gauche, en le prenant à revers par Hohenfriedeberg, Reichenau et l'Engelsberg. Ce projet s'exécuta de la manière suivante : M. de Zieten garnit le camp de Bunzelwitz avec la seconde ligne, et il y garda, pour contenir l'ennemi en respect, tous les cuirassiers de l'armée, qui devenaient inutiles dans les montagnes; tandis que le Roi se mit en marche le soir avec sa première ligne, et joignit MM. de Reitzenstein et de Wied, qui lui servirent d'avant-garde. Dès la pointe du jour, cette avant-garde se trouva proche de Reichenau, où elle donna sur des postes avancés de Brentano, qui furent menés grand train jusqu'au pied de l'Engelsberg, où campait leur général. Brentano avait posté son infanterie sur la cime de trois rochers couverts par un bon défilé. M. de Wied, plein d'ardeur, l'attaqua peut-être trop à la chaude; ces rochers se trouvèrent d'un si difficile abord, que les troupes ne purent les gravir. Les Prussiens firent de vains efforts; ils furent repoussés, et perdirent en morts, pris et blessés douze cents hommes. Le gros des troupes se campa à Reichenau; mais M. de Wied poursuivit sa marche par les gorges de Landeshut. Le but de cette expédition était d'enlever le grand magasin des Impériaux à Braunau. M. Brentano, qui s'en douta, abandonna l'Engelsberg, et partit à tire-d'aile, pour se rendre la nuit même à Friedland.

Le maréchal Daun, privé de ce détachement, qui couvrait ses derrières, craignit d'être pris à revers par les Prussiens; et sur cela, il abandonna sa position de Kunzendorf, et se retira à Dittmannsdorf, d'où sa gauche s'étendait à Bärsdorf. Outre cela, il plaça un corps à Tannhausen, qui lui couvrait ce flanc, et un autre sur sa droite, à Burkersdorf, moyennant lequel il entretenait sa communication avec la forteresse de Schweidnitz. M. de