<196>dait, par Wüstenwaltersdorf et Tannhausen, à Jauernick. La réserve de l'armée, sous les ordres de M. Loudon, couvrit la gauche de cette armée, et prit sa position entre Wüstengiersdorf et Braunau.
M. de Wied prit un camp vis-à-vis de la droite des Impériaux, et occupa cette chaîne de montagnes qui va de Taschendorf à Heidelberg. M. de Manteuffel fut poussé avec son corps à Bärsdorf, où il joignait M. de Wied par sa gauche, et M. de Ramin par sa droite. Ce dernier continua avec sa brigade à demeurer immobile sur la montagne de Seitendorf. Outre ces divers camps, l'armée continuait d'avoir des postes à Gottesberg, à Waldenbourg; et M. de Salenmon, qui avait un poste d'avertissement, occupait les gorges de Landeshut, pour observer les mouvements que l'ennemi pourrait faire dans cette partie. Tous ces corps, quoique campés sur des hauteurs escarpées, eurent ordre de se retrancher : on remua la terre, on palissada les ouvrages, on fit des abatis dans les lieux convenables, enfin on s'établit si solidement, qu'aucun de ces corps qui occupaient les montagnes, n'eût à craindre ni attaque ni surprise de la part de l'ennemi. Ces précautions, superflues en d'autres circonstances, étaient nécessaires alors, parce que le Roi était obligé de s'affaiblir de vingt-quatre bataillons pour entreprendre le siége de Schweidnitz, et qu'il fallait se préparer à se voir dans le cas de faire de fréquents détachements, qui n'auraient pu se tirer qu'avec risque de l'armée, si sa position n'avait pas été rendue inattaquable. Ce qu'il y eut de singulier pendant cette opération, fut que, le même jour que le maréchal Daun quitta son camp de Dittmannsdorf pour se poster sur la Eule et à Wüstenwaltersdorf, les Russes quittèrent les Prussiens et partirent pour la Pologne, sans que les Impériaux eussent la moindre nouvelle de leur séparation.
Cependant les vingt-quatre bataillons et les trente escadrons destinés pour le siége de Schweidnitz s'assemblaient au pied des hauteurs de Kunzendorf. On envoya au prince de Würtemberg, qui était encore au Kleutschberg, la plus grande partie de la cavalerie, dont on ne pouvait tirer parti ni dans les montagnes ni pour le siége, et l'on fit des préparatifs sérieux pour attaquer une place défendue par une garnison de onze mille hommes et un des