<212>lons et soixante-dix-huit escadrons. Mais les succès des armées dépendent plus de l'habileté du général qui les commande, que du nombre des troupes qui les composent. Il serait superflu de faire ici le panégyrique de S. A. R. : le plus bel éloge qu'on puisse faire d'elle, est de rapporter ses actions. Les connaisseurs y remarqueront aisément ce mélange heureux de prudence et de hardiesse, si rare et si désiré, qui unit et rassemble le plus de perfections que la nature puisse accorder pour former un grand homme de guerre.
Après cette victoire, le prince fit nettoyer les bords de la Wilde Weisseritz du peu d'ennemis qui s'y présentaient. Cette petite expédition causa une si vive alarme à M. de Hadik, qu'il fit passer l'Elbe sur-le-champ aux troupes du prince Albert, et qu'il envoya un ren fort considérable au prince de Stolberg, pour le mettre en état de soutenir sa position de Frauenstein. M. de Wied arriva le 1er de novembre au camp de Schlettau, pour relever M. de Hülsen, dont le corps se joignit à l'armée de S. A. R. M. de Platen fut poussé en avant, et passa la Mulde avec un corps de neuf mille hommes. M. de Belling s'avança entre Sasselbach et Burkersdorf, où il alluma, la nuit, des feux comme ceux d'une grande armée. En même temps, M. de Wied fit un détachement à Neukirch, pour alarmer le camp de Plauen. Ces mesures prises avec tant de justesse produisirent l'effet qu'on devait en attendre; car le prince de Stolberg se replia la nuit même sur Altenberg, vers les frontières de la Bohême; sur quoi M. de Belling occupa les environs de Frauenstein, et M. de Platen se campa à Porschenstein, pour couvrir le corps de M. de Kleist, qui entra en Bohême par le chemin d'Einsiedel; il ruina le magasin considérable que les Impériaux avaient à Saatz, fit des incursions jusqu'à Leitmeritz, et rentra en Saxe par le Basberg. Le Roi arriva vers ce temps à Meissen; il fit avancer M. de Wied vers Kesselsdorf. Ce général rencontra un poste d'avertissement de M. de Ried au Landsberg. MM. d'Anhalt et de Prittwitz l'attaquèrent, et y prirent quatre canons et cinq cents hommes. Ce M. d'Anhalt est le même qui avait le plus contribué à l'affaire de Langensalza et à celle de Leutmannsdorf. Cette belle action fit la clôture de la