<24>canon et six cents prisonniers.a M. de Wunsch ne resta pas en arrière : il repoussa également avec perte ceux qui étaient venus l'assaillir, et M. de Hadik fut obligé de s'enfuir à Dresde.

Pendant que M. de Finck faisait des progrès en Saxe, M. de Soltykoff prenait le chemin de la Silésie par Sommerfeld et Christianstadt. Il fallait le prévenir, pour qu'il ne ruinât pas tout le plat pays, et qu'il ne mît pas le siége devant quelque place. Par ces raisons, le Roi se porta sur Sagan, où il pensa rencontrer quatre régiments autrichiens que M. Campitelli menait au secours des Russes. A Sagan, il regagna la communication avec le prince Henri, auquel il fit part des avantages que M. de Finck venait d'emporter; il lui demanda quelques renforts pour remplacer une partie des détachements qu'il avait faits pour la Saxe et contre les Suédois, et lui enjoignit en même temps de gagner l'Elbe pour joindre M. de Finck, afin qu'il pût tenter tous les moyens possibles pour reprendre Dresde. Le Roi, de son côté, marcha à Neustädtel, où il prévint les Russes. M. de Soltykoff en voulait à Glogau; il se proposait d'occuper les hauteurs de Baunau. Le Roi le prévint encore; les colonnes de l'armée ennemie, qui virent la place occupée, s'arrêtèrent à Beuthen, sans cependant dresser leurs tentes. Cela fit présumer qu'ils avaient intention d'attaquer les Prussiens le lendemain, et ils passèrent la nuit au bivouac. Les généraux des ennemis parurent dès la pointe du jour pour faire une reconnaissance. Le Roi avait à peine vingt mille hommes dans son camp; les troupes, à la vérité, se trouvaient bien postées, mais elles avaient deux fois été battues par les Russes, et la mémoire leur en était encore récente. Les généraux ennemis n'entrèrent pas dans ces considérations; ils se retirèrent à leur armée, et bientôt les tentes furent dressées. Le prince Henri et M. de Fouqué s'étant cotisés pour envoyer quelque renfort au Roi, ces troupes arrivèrent le lendemain de cette reconnaissance, et elles furent postées à Linkersdorf, sur les bords de l'Oder, où elles se retranchèrent. Les deux armées demeurèrent assez tranquillement dans cette situation.

Cependant le corps des Autrichiens se trouvait campé à un


a Ce fut le 21 septembre 1759 que le lieutenant-général de Finck exécuta ce beau fait d'armes près de Korbitz.