<27>assuré que le maréchal lui tiendrait bon compte du prince Henri. Après cette expédition, S. A. R. dirigea sa marche sur Elsterwerda. Le bien des affaires aurait demandé que les Prussiens se joignissent immédiatement à Meissen; mais le pont de l'Elbe était détruit, et l'on manquait de moyens pour le rétablir si vite, ce qui fut cause que le Prince passa l'Elbe à Torgau. Le maréchal Daun passait l'Elbe en même temps à Dresde; il s'avança vers Meissen; M. de Finck, trop faible pour lui résister, se replia sur Torgau, où il se joignit à S. A. R. Les Prussiens prirent, le 4, la position de Strehla; les Autrichiens s'avancèrent sur eux, et se campèrent entre Riesa et Oschatz, setendant par des détachements à Dahlen, Hubertsbourg et Grimma. Le Prince avait placé un corps à la montagne de Schilda, qui fut obligé de se replier dans les forêts de Torgau. Cela lui donna des appréhensions pour ses derrières, et il fit marcher l'armée à Torgau pour couvrir le dépôt de ses subsistances. Le maréchal Daun suivit immédiatement le Prince jusqu'à Belgern. Si le Prince n'avait pas à craindre pour sa position, qui était assez bonne, il avait toutefois lieu d'être attentif à ce qui se passait à sa droite; il envoya pour cet effet M. de Rebentischa à Düben, pour observer ce que l'ennemi pourrait entreprendre dans cette partie. Le dessein du maréchal Daun était effectivement de tourner le camp de S. A. R., et il détacha le duc d'Aremberg à Dommitzsch, avec vingt-six bataillons et six régiments de cavalerie. Le Prince fit examiner ce nouveau camp des ennemis, et sur ce qu'on le jugea d'un abord difficile, il envoya M. de Wunsch avec un détachement pour renforcer M. de Rebentisch. Wunsch passa l'Elbe à Torgau, la repassa à Wittenberg, et joignit Rebentisch à Bitterfeld, où il s'était retiré. Le Prince, importuné du voisinage du duc d'Aremberg, qui s'était mis sur son flanc, partit de son camp à la tête de quinze bataillons et d'autant d'escadrons. Il arriva à Pretzschb précisément lorsque l'ennemi se mettait en marche pour Düben. Alors le duc d'Aremberg fut attaqué en même temps par S. A. R. et par M. de Rebentisch. L'arrière-garde des Impériaux, forte de
a Jean-Charles baron de Rebentisch, né en 1710, devint général-major le 14 mai 1757, et l'année suivante, chef du régiment d'infanterie no 11.
b Le 29 octobre 1759.