<49>du maréchal Daun, qu'on supposait le côtoyer. Toutefois, comme il pouvait se joindre à M. de Fouqué, dont la défaite n'était pas encore sue, le Roi résolut de prendre le parti de marcher en Silésie, préférablement à tout autre. Pour cet effet, il fit passer l'Elbe à la partie de l'armée qu'il destinait à cet usage. Le pont fut construit à Zehren; on passa ce fleuve le 15 de juin. Les troupes furent jointes à l'autre rive par le prince de Holstein, qui ramenait les deux régiments de dragons qui avaient servi à l'armée des alliés. Les détachements de M. de Lacy se retirèrent tous vers Reichenberg à l'approche des Prussiens, qui prirent le camp de Zscheila, vis-à-vis de M. de Hülsen, dont le corps était demeuré à Meissen, et l'on établit avec diligence des ponts sur l'Elbe pour la communication de ces deux corps. De Zscheila le Roi se porta sur Radebourg. Il rencontra dans sa marche le campement de M. de Lacy, couvert par les quatre régiments de dragons saxons annexés au détachement qu'il commandait. L'avant-garde prussienne leur donna la chasse; elle leur prit quatre cents hommes, et ils s'enfuirent en confusion se réfugier au gros du corps de M. de Lacy, qui avait fait halte au pied des hauteurs de Boxdorf et de Reichenberg, près d'un village nommé Berbisdorf. L'armée prussienne fit des dispositions pour attaquer M. de Lacy le lendemain. Elle attendait l'arrivée de M. de Hülsen, auquel le Roi avait donné l'ordre de le joindre avec une partie de sa troupe; et M. de Hülsen ne put atteindre le camp de Radebourg que vers la nuit.
Le lendemain, les choses n'étaient plus les mêmes. Le maréchal Daun avait passé l'Elbe à Dresde avec son armée, qui occupait le camp de Boxdorf et de Reichenberg. M. de Lacy avait quitté, la nuit, Berbisdorf, pour aller couvrir la droite du maréchal Daun dans la position de Lausa. Le Roi occupa le terrain que l'ennemi avait quitté; il plaça M. de Krockowa avec trois régiments de hussards, deux de dragons et deux bataillons francs, autour de Berbisdorf. M. de Lacy les attaqua la nuit suivante sans succès. Les Prussiens firent à leur tour des tentatives sur lui, mais tout cela ne produisit que des alertes réciproques, et
a Antoine de Krockow, né en 1713; le 1er décembre 1757, il devint général-major et chef du régiment de dragons no 2, et le 9 décembre 1761, lieutenant-général.