<57>passé en Silésie; on y voyait de plus les desseins que le maréchal formait pour la campagne, qu'il développait nettement, et sur lesquels il consultait M. de Lacy. Les nouvelles de la Silésie marquaient que M. Loudon avait attaqué Breslau, dont le prince Henri lui avait fait lever le siége. Cela s'était passé ainsi : S. A. R. s'était rendue à Landsberg, d'où ayant observé que les mouvements des Russes se dirigeaient tous vers la Silésie, elle quitta la Nouvelle-Marche, et se rendit par le chemin de Züllichau aux environs de Glogau, sur les informations qui lui parvinrent que les Russes et les Autrichiens voulaient se rendre à Breslau un jour dont ils étaient convenus, pour investir cette capitale des deux côtés de l'Oder à la fois. Ce projet fut altéré dans son exécution par deux raisons : premièrement par la lenteur des Russes, qui étaient à peine arrivés à Posen; et en second lieu par le succès que M. Loudon avait eu tant contre M. de Fouqué qu'au siége de Glatz. M. Loudon, n'ayant plus d'ennemi en tête, se crut assez fort pour exécuter avec ses troupes, sans l'aide des Russes, son projet sur Breslau; il y marcha, et dès son arrivée il bombarda la ville, dont une partie fut réduite en cendres. Le prince Henri, informé de cette entreprise, fit marcher son armée sur les deux rives de l'Oder, et accourut en hâte. M. de Werner, à la tête de l'avant-garde d'une de ses colonnes, battit un corps d'observation que l'ennemi avait avancé vers Parchwitz, et ruina tout le régiment de l'archiduc Joseph dragons. Cet accident, joint à l'approche de S. A. R., disposa M. Loudon à lever le siége de Breslau, que M. de Tauentzien avait défendu avec fermeté et sagesse; il en coûta une partie des faubourgs, qu'on fut obligé de brûler. Le prince Henri y arriva le même jour que Loudon s'était retiré à Canth, et que les Russes se rendirent à Hundsfeld. Le prince détacha MM. de Platen et de Thaddena à Freywalde, où ils se retranchèrent dans une position qu'ils prirent pour couvrir le faubourg polonais de Breslau contre les barbaries des Cosaques. L'autre partie de la lettre du maréchal Daun, qui contenait ses


a George-Reinhold de Thadden, né en 1712 dans la province de Prusse, colonel et commandeur du régiment d'infanterie no 49, devint général-major et chef du régiment no 4 le 27 janvier 1761. Le 9 juin 1774, il fut nommé lieutenant-général, gouverneur de Glatz, et chef du régiment no 33.