<9>faveur de M. de Broglie, qui fut déclaré maréchal de France, et prit le commandement de l'armée. Tandis que les Allemands et les Français campaient opiniâtrément sur les bords de la Lahn, les uns vis-à-vis des autres, le prince Ferdinand travaillait sur ses derrières pour expulser les ennemis de l'évêché de Münster. Il avait envoyé M. d'Imhof en Westphalie pour assiéger cette place. Comme ce général ouvrait la tranchée devant Münster, il fut obligé d'en lever le siége. M. d'Armentières avait quitté en hâte l'armée française, il avait passé le Rhin à Wésel, et était accouru au secours de cette ville. Des renforts des alliés joignirent M. d'Imhof : se trouvant par là en état d'entreprendre, il recommença le siége. M. d'Armentières s'en approcha de nouveau, dans le dessein d'attaquer les Allemands; mais soit qu'il crût l'entreprise trop difficile, soit qu'un échec que souffrit un de ses détachements, le décourageât, il se retira derrière la Lippe, et la ville se rendit à M. d'Imhof par capitulation.
L'amour-propre de la nation française lui avait persuadé d'attribuer les désavantages de la guerre d'Allemagne au peu de supériorité que son armée avait en nombre sur celle des alliés. La cour, qui pensait à peu près de même, pour obvier à cet inconvénient, venait d'engager le duc de Würtemberg à lui fournir douze mille hommes, moyennant un subside que la France lui payerait en sel. Le Duc se mit lui-même à la tête de ses troupes : il s'en était réservé le commandement, et pour ne point être confondu dans la foule des généraux d'une grande armée, pour ne point servir sous un maréchal de France, ce qu'il jugeait contraire à sa dignité ainsi qu'à sa grandeur, il avait stipulé que sa personne et ses troupes ne seraient employées qu'en détachements. Ce prince arriva en Franconie avec son corps au mois d'octobre. M. de Broglie, qui ne pouvait pas l'employer comme il aurait voulu, l'envoya dans le pays de