<13>porter en peu de mots la substance. Le traité était limité, et ne devait durer que huit années; on y stipulait la garantie mutuelle pour les possessions des deux puissances contractantes; on ne devait faire ni trêve ni paix sans un consentement mutuel; on se promettait réciproquement l'assistance d'un corps de dix mille hommes d'infanterie et de deux mille chevaux; par un article secret on avait stipulé qu'on évaluerait ce secours, au cas que le Roi fût attaqué vers le Rhin, ou l'Impératrice vers la Crimée, à une somme annuelle de quatre cent mille roubles, ou quatre cent quatre-vingt mille écus de notre monnaie. Quant à la Pologne, on s'engageait à s'opposer à ce que ce royaume devînt héréditaire, et à ne pas souffrir les entreprises de ceux qui tenteraient, en changeant la forme du gouvernement, d'y introduire le pouvoir monarchique. On promettait en outre de protéger les dissidents contre l'oppression de l'Église dominante. Enfin, par une convention secrète, signée le même jour, on s'engagea de faire en sorte que l'élection tombât sur un Piaste, et ce Piaste fut Stanislas Poniatowski, stolnik de Lithuanie, dès longtemps connu de l'impératrice de Russie, et dont la personne lui était agréable. Bientôt dix mille Russes s'approchèrent de Varsovie, tandis que sur les frontières de la Pologne, les troupes prussiennes faisaient des démonstrations qui pouvaient faire penser à ces républicains, ainsi qu'aux puissances étrangères, que ceux qui voudraient s'ingérer dans l'affaire de cette élection contre la volonté de la Russie et de la Prusse, trouveraient à qui parler, et feraient bien d'y penser plus d'une fois.

Le temps approchait où allait s'assembler la diète d'élection : il était de la dignité des deux cours d'y envoyer un ministre titré et du premier ordre; le Roi destina cette ambassade au prince de Carolath-Schönaich, qui se rendit aussitôt à Varsovie. L'on changea la forme de la diète : elle fut assemblée sous le nom de confédération, afin d'annuler le liberum veto, ou le niepozwalam, du parti contraire, et afin que la pluralité des voix fût suffisante pour donner la sanction aux résolutions qu'on ferait prendre aux députés des palatinats. A cette diète en succéda une autre, au mois d'août, qui arbora également la forme de confédération; ce fut celle qui, par les fortes recommandations et l'appui des am-