<169>repos aux troupes pendant l'hiver, et elles avaient assez de temps pour se battre durant la saison des opérations de campagne. Pour amener les choses à cette fin, et couper le mal par ses racines, on résolut de déloger les Autrichiens de leur poste de Zuckmantel, si la chose était faisable.
M. de Wunsch, qui se trouvait avec dix bataillons dans le comté de Glatz, où jusqu'alors il était resté désœuvré, crut qu'il pourrait s'en éloigner pour peu de temps sans trop hasarder par une courte absence. Il laissa le prince de Philippsthal avec deux faibles bataillons à Habelschwerdt; il arriva à Ziegenhals, d'où il chassa les ennemis, et les poursuivit dans des gorges que forment les montagnes jusqu'à Zuckmantel; mais ce poste avait été rendu insoutenable pour les Prussiens, à cause des hauteurs qui le dominent, et que les Autrichiens avaient non seulement garnies de canons, mais encore retranchées par des ouvrages considérables, dont il était impossible de les expulser. Il était même impossible de les tourner, parce qu'on ne pouvait gravir contre ces montagnes trop hautes, trop roides et trop escarpées. M. de Wunsch, convaincu physiquement qu'il ne pouvait rien entreprendre de ce côté-là sur l'ennemi, et qu'un plus long séjour ne serait qu'une perte de temps, s'achemina pour retourner à son ancien poste auprès de Glatz. En passant près de Landeck, il entendit une canonnade assez vive du côté de Habelschwerdt; il tourna aussitôt de ce côté; mais à peine eut-il fait quelque chemin, qu'il rencontra deux cent cinquante soldats du régiment de Luck, qui s'étaient ouvert un passage, et qui lui apprirent que le prince de Philippsthal avec le reste du régiment s'était laissé surprendre par les Autrichiens sans avoir pris aucune précaution pour sa sûreté. Il ne faut attribuer cette catastrophe honteuse qu'à l'ignorance de ce jeune prince, qui faisait sa première campagne, et auquel on n'aurait point dû confier de commandement séparé.a
Bientôt M. de Wunsch entendit une autre canonnade : l'ennemi attaquait une espèce de palanque ou de redoute dans la-
a Le général-major prince Adolphe de Hesse-Philippsthal-Barchfeld, né le 29 juin 1743, quitta le service le 11 juin 1780. On trouve dans les Stats-Anzeigen de Schlözer, t. XIII, p. 50, une relation de cette affaire destinée à le disculper.