<195>jesté Impériale n'ait droit de prétendre, soit que ce soient des traits de valeur, soit que ce soient des actes de modération. Je la crois également capable des uns comme des autres, et Votre Majesté Impériale peut être persuadée que j'agirai rondement, et me prêterai de bonne foi à tous les moyens de conciliation que l'on pourra proposer, d'une part, pour prévenir l'effusion de sang innocent, et de l'autre, Sire, par les sentiments d'admiration que j'ai pour votre personne, et dont les profondes impressions ne s'effaceront jamais de mon cœur. Que Votre Majesté Impériale soit persuadée que si je me suis hasardé à lui ouvrir les sentiments que j'ai pour sa personne, c'est l'expression pure et simple de la vérité. L'on m'accuse d'être plus sincère que flatteur, et je suis incapable de dire ce que je ne pense pas. C'est en attendant ce qu'il plaira à Votre Majesté Impériale de régler pour l'importante négociation dont il s'agit, que je la prie de me croire, avec tous les sentiments de la plus parfaite estime et de la plus haute considération,
Monsieur mon frère,
de Votre Majesté Impériale
le bon frère et cousin,
Federic.
VII. COPIE DE LA LETTRE DU MINISTRE DE RUSSIE A VIENNE, LE PRINCE DE GALIZIN, AU ROI.
Vienne, le 12 juillet 1778.
Sire,
Sa Majesté l'Impératrice-Reine m'a confié la résolution qu'elle vient de prendre de dépêcher vers Votre Majesté l'envoyé M. Thugut, chargé d'une lettre pour elle, ainsi que d'ouvertures tendantes à arrêter les progrès de la mésintelligence survenue entre les deux cours. Elle m'a requis de le munir d'un passe-port sous