<115>devinrent libres, et quels furent leurs priviléges; comment se forma la Hanse, ou la ligue des villes hanséatiques; comment les évêques et les abbés devinrent souverains; il expliquera de son mieux comment les électeurs acquirent le droit d'élire les Empereurs. Les différentes formes dont la justice a été administrée dans cette suite de siècles, ne doivent pas être omises. Mais c'est surtout depuis Charles-Quint que M. le professeur fera le plus d'usage de son discernement et de son habileté : depuis cette époque, tout devient intéressant et mémorable. Il s'appliquera à débrouiller de son mieux les causes des grands événements; indifférent pour les personnes, il louera les belles actions de ceux qui se sont illustrés, et il blâmera les fautes de ceux qui en ont commis.
Voilà enfin les troubles de la religion qui commencent; le professeur traitera cette partie en philosophe. Viennent ensuite les guerres auxquelles ces troubles donnèrent lieu; ces grands intérêts seront traités avec la dignité qui leur convient. Voilà la Suède qui prend parti contre l'Empereur : le professeur dira ce qui donna lieu à Gustave-Adolphe de se transporter en Allemagne, et quelles raisons eut la France de se déclarer pour la Suède et pour la cause protestante; mais le professeur ne répétera pas les vieux mensonges que de trop crédules historiens ont répandus. Il ne dira point que Gustave-Adolphe a été tué par un prince allemand qui servait dans son armée, parce que cela n'est ni vrai, ni prouvé, ni vraisemblable.a La paix de Westphalie exigera un détail plus circonstancié, parce qu'elle est devenue la base des libertés germaniques, une loi qui restreint l'ambition impériale dans ses justes bornes, sur laquelle notre constitution présente est fondée.
Le professeur rapportera ensuite ce qui s'est passé sous les règnes des empereurs Léopold, Joseph et Charles VI. Ce champ vaste lui fournit de quoi exercer son érudition et son génie, sur-
a Geijer, dans son Histoire de Suède (traduction allemande, Hambourg, 1836, t. III, p. 243 à 246), et tous les historiens impartiaux, prennent formellement le parti du duc François-Albert de Lauenbourg contre les insinuations que se permet Pufendorf, Commentariorum de rebus suecicis libri XXVI. Ultrajecti, 1686, in-fol., lib. IV, §. 63, p. 83.