MÉMOIRE DE M. LE MARQUIS DE FÉNELON, AMBASSADEUR DU ROI DE FRANCE.a
RÉPONSE DE SA MAJESTÉ TRÈS-CHRÉTIENNE.
Leurs Hautes Puissances doivent être persuadées, par l'empressement que Sa Majesté a toujours eu de leur marquer l'amitié la plus sincère, combien elle a leurs intérêts à cœur, et combien elle désire de contribuer avec elles aux mesures et aux arrangements propres à assurer le repos de l'Europe et à prévenir tout ce qui pourrait y rallumer le feu de la guerre.
Le principe convenu entre Sa Majesté et l'Empereur, et dont elle ne se peut départir, de n'admettre, en ce qui reste à traiter pour perfectionner l'ouvrage de la paix, que les matières qui regardent immédiatement les parties belligérantes, n'empêche pas que Sa Majesté ne soit également portée et empressée, tant à chercher les moyens d'empêcher les voies de fait, qu'à travailler, avec les puissances qui s'intéressent pour la tranquillité publique, à procurer un accommodement juste et équitable, pour prévenir les différends qui pourraient avoir des suites fâcheuses.
Le concours d'intention de tant de puissances respectables ne peut manquer de lever bien des obstacles auxquels un accommo-
a Rousset, Recueil historique d'actes, négociations, mémoires et traités, depuis la paix d'Utrecht jusqu'à présent. A la Haye. 1739, in-8, t. XII, p. 107.