<143>la France tâcherait de lui procurer par ses amis en Allemagne la couronne impériale. Mais ce plan paraît trop chimérique et d'une trop difficile exécution, surtout du côté de la Pologne, où la Russie ne souffrirait jamais le retour de Stanislas. Cependant, si le comte de Finckenstein devrait remarquer par les discours du comte de Brühl que telle est véritablement l'intention du Roi son maître, il ne lui doit pas tout-à-fois ôter l'espérance de mon consentement et de mon assistance, pour entretenir la bonne volonté de ces gens-là, et les faire entrer dans nos vues, quoique la chose en elle-même ne m'accommode nullement; mais elle rencontrerait toujours tant de difficultés qu'elle tomberait bientôt d'elle-même.“
Federic.
H. de Podewils.
Auszug aus dem Concept.
203. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Berlin, 13 décembre 1740.
Vous verrez par la déclaration ci-jointe,1 que j'ai fait faire aux ministres étrangers qui sont ici, et que vous pouvez communiquer au ministère de la cour où vous êtes, les motifs en gros qui m'ont déterminé de faire entrer mes troupes en Silésie; vous y ajouterez de bouche à M. le Cardinal et au sieur Amelot en détail ce qui suit.
Dans la fermentation présente des affaires, depuis la mort de l'Empereur, mes soins sont allés constamment à conserver le repos dé l'Allemagne, le système de l'Empire, et le véritable bien du Corps Germanique.
Personne ne saurait être plus intéressé que je le suis à des vues si conformes à la tranquillité publique.
La situation de mes États et le rang que je tiens dans l'Empire m'en doivent rendre les intérêts plus chers qu'à qui que ce soit. Mais voyant l'orage qui menace les pays héréditaires de la maison d'Autriche, par les prétentions que différents princes font ouvertement ou en secret sur la succession de feu l'Empereur, et la Silésie se trouvant plus exposée et plus dégarnie que tout le reste, ma propre sûreté et 1a prudence ont exigé indispensablement de moi de ne point souffrir qu'on s'établît dans une province limitrophe de mes États comme la Silésie, sur laquelle, par des anciens pactes de famille entre mes ancêtres et les princes de Silésie, que je ne manquerai pas de produire en son temps, ma maison a eu des droits incontestables.
Je n'ai donc fait, par cette démarche, que prévenir les autres, dont les arrangements et mesures ne se bornent pas à armer puisamment sur les frontières, mais qui attendent aussi un corps auxiliaire de douze mille hommes de troupes étrangères, pour lesquelles les quartiers sont
1 Vergl. Preussische Staatsschriften I, 61.