<19>ayant aucune proche parenté entre nous, je l'ai pourtant voulu faire par un motif de considération et de civilité. Le susdit envoyé étant d'ailleurs noble et colonel effectif, j'ai cru qu'on m'en saurait gré, n'ayant même envoyé à Vienne qu'une personne d'un caractère égal. Quant à l'idée de l'apparence d'une prédilection envers la cour d'Angleterre, la véritableraison pourquoi je lui ai envoyé le colonel de Truchsess se trouve dans la proximité du sang, qui demande ces sortes d'égards suivant le cérémoniel de l'Allemagne. Vous direz ces raisons plus que suffisantes au Cardinal, qui est trop clairvoyant et trop juste pour y trouver à redire. Ajoutez-y les assurances de la pureté et de la solidité de mes sentiments pour le Roi son maître et pour lui. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


30. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A KŒNIGSBERG.

Gumbinnen, 14 juillet 1740.

Monsieur de Podewils. J'ai bien reçu la vôtre du 8 de ce mois et la copie de celle de Chambrier, qui m'a donné à penser sur la frivole prétention du Cardinal. Je vous adresse une lettre pour le susdit résident, ayant cru nécessaire de lui faire connaître les raisons de mon procédé. Je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.


31. AU COLONEL COMTE DE TRUCHSESS A HANOVRE.

Kœnigsberg, 18 juillet 1740.

Mon Colonel de Truchsess. J'ai reçu vos relations n° 2 et 3, et j'ai été bien aise de voir la favorable disposition que la cour et les ministres marquent à mon égard. Mais comme ce qu'on vous a insinué a plutôt la mine de sincérations générales et de compliments vagues que d'offres solides, vous trouverez vous-mêmequ'il serait peu sûr de bâtir sur un fondement si léger. Ainsi vous représenterez aux ministres qu'ayant fait de leur côté le premier pas, afin de me détacher de la France, qui a épousé mes intérêts, il leur conviendra aussi de poursuivre et de me faire des propositions du plan sur lequel on voudra former nosliaisons, en me découvrant avec franchise ce qu'on fera pour moi dans l'affaire de Juliers et de Bergue, d'Ostfrise et de Mécklembourg, comme aussi ce qu'on souhaite de moi en revanche par rapport à leurs convenances. Il me paraît presque superflu de penser si tôt au renouvellement de l'ancienne alliance, qui, étant perpétuelle, n'en a pas besoin; et s'il la faut changer selon les intérêts présents