38. AU COLONEL COMTE DE TRUCHSESS A HANOVRE.
Charlottenbourg, 26 juillet 1740.
Monsieur de Truchsess. J'ai bien reçu vos relations du 13, 16 et 20 de ce mois. Les nouvelles assurances que vousm'y donnez des favorables sentiments que le roi d'Angleterre, son ministère et la nation anglaise continuent à témoigner pour moi, m'ont été fort agréables, et vous devez faire connaître aux ministres combien j'en suis touché, et que de mon côté je m'efforcerai toujours de marquer dans toutes les occasions le sincère désir que j'ai de cultiver l'harmonie et l'amitié entre ce prince et moi, y étant porté d'inclination depuis longtemps. Mais il faut que je me rapporte à ce que je vous ai écrit en date du 18 de ce mois, touchant le peu de fond que je puis faire sur des protestations etoffres générales et vagues, ne souhaitant que de voir clair et net ce qu'on prétend de moi, et ce qu'on se trouvera en état de faire en ma faveur dans l'affaire de Juliers et de Bergue et celles de la succession d'Ostfrise et de Mécklembourg, et quelle sûrété je pourrais m'y promettre de la part de l'Angleterre, en meliant avec elle. Ainsi j'attends votre réponse, qui me donnera lieu de me déterminer sur cette matière. Cependant je suis satisfait de ce que vous avez répondu aux ministres de Holstein et de Gotha, me souciant fort peu des droits prétendus de leurs maîtres.1 Au reste vous ferez deux espèces de relations, les unes pour moi seul avec la rubrique soli, et les autres, remplies de nouvelles, pour le ministère. Je suis etc.
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
39. AU COLONEL DE CAMAS A PARIS.
Charlottenbourg, 26 juillet 1740.
Monsieur de Camas. Je viens d'apprendre par votre lettre du 14 de ce mois votre arrivée à Paris, et l'obligeant accueil que le Cardinal vient de vous faire. J'en suis bien aise, comme aussi de la manière dont on cherche à vous distinguer. A présent, je crois que vous aurez pu commencer votre négociation, et j'espère d'en apprendre bientôt quelque chose d'intéressant. Je ne veux pas vous cacher qu'on se donne tous les mouvements imaginables, à Hanovre, pour m'attirer par des offres brillantes, qui surpassent de beaucoup celles que la France
1 Bericht des Gesandten von 13. Juli: „Le maréchal de la cour de l'évêque d'Eutin de Plessen m'a parlé sur les droits que la maison de Holstein prétend avoir sur la succession de Juliers et de Bergue. Leconseiller privé Uffeln de la part du duc de Saxe-Gotha en fait autant.“ Sie sind geneigt, sich von Preussen für ihre angeblichen Ansprüche abfinden zu lassen „afin de rendre les prétentions de Votre Majesté d'autant plus fortes.“