<240>Sa Majesté, et avec la conduite que les ministres d'Angleterre tiennent à la Haye, à Dresde et à Pétersbourg, où ils ne cessent pas d'animer ces différentes puissances d'entrer dans un concert contre Sa Majesté et de se déclarer ouvertement pour la reine de Hongrie.
Sa Majesté ajouta qu'elle voulait voir clair dans les véritables intentions du roi d'Angleterre; qu'on se trouvait dans une crise où il fallait prendre son parti; que le Roi ne se laisserait intimider par qui que ce soit, ni détourner de la juste poursuite de ses droits, et qu'il trouverait des amis et de l'assistance ailleurs; qu'il serait raisonnable de son côté, si on voulait l'être à Vienne, et que le duc de Lorraine et la maison d'Autriche devraient se féliciter de trouver tant demodération dans l'esprit du Roi, et de ce qu'il ne profitait point des avantages qu'il avait en main pour pousser ses conquêtes. Que si l'on voulait faire quelque chose pour un bon accommodement et pour la conservation de l'équilibre de l'Europe, il en était temps; que sans cela, on ne devrait point reprocher le renversement au Roi.
Milord Hyndford répondit, à tout cela, que le Roi son maître était sincèrement intentionné et porté de travailler tout de bon à un accommodement de l'affaire de Silésie; qu'il ignorait absolument que le Roi son maître écrirait une lettre déhortatoire au Roi, ni que ses ministres aux autres cours, comme le sieur Trevor à la Haye, le sieur Villiers à Dresde et le sieur Finch à Pétersbourg, tinssentun autre langage, ou qu'ils animassent les susdites cours contre le Roi dans l'affaire de Silésie, soit pour entrer dans un concert contre le Roi, soit pour agir autrement; que la harangue du Roi son maître au parlement s'était faite depuis son départ, mais qu'il écrirait sur tout cela à sa cour, et qu'il était persuadé de la sincérité avec laquelle le Roison maître travaillerait à un accommodement; qu'il enverrait même un courrier au sieur Robinson à Vienne pour presser cette cour à s'expliquer, et pour mander au plus vite où l'on en était; mais qu'il espérait que Sa Majesté voudrait s'expliquer sur son dernier ultimatum.
Le Roi répondit qu'ils'était expliqué tant de fois déjà là-dessus, et qu'il y restait ferme; que c'était la Basse-Silésie qu'il lui fallait, avec la ville de Breslau.
Sur quoi Milord répliqua qu'il espérait que ce serait sur les conditions que le comte de Gotter avait été chargé d'offrir à la cour de Vienne, au commencement de l'affaire de Silésie, demandant quelle somme d'argent le Roi voulait y mettre.
Sa Majesté répliqua qu'elle avait fait offrir jusqu'à trois millions de florins, mais qu'en tout cela le plus ou le moins ne rencontrerait point de difficulté, qu'on s'entendrait facilement là-dessuset qu'il agréait les conditions, offertes ci-devant, suivant ses ordres, par le comte de Gotter à la cour de Vienne.
Milord Hyndford sonda le Roi sur un armistice, et Sa Majesté répondit qu'il n'en pouvait pas admettre d'autre que de six mois.