<252>voilà désormais meilleur Français que le maréchal de Belle-Isle, et aussi fidèle à la France qu'aucunde ses alliés ne l'a jamais été.

Je compte que, de ce jour en deux mois, je verrai vos drapeaux déployés sur les rives citérieures du Rhin; je me réjouis d'avance d'admirer les manœuvres que vous ferez, et des opérations qui, devenant des leçons pour tout homme de guerre, me serviront de secours et d'appui; votre nomm'engage, autant que les forces du Roi votre maître, à m'allier avec un prince qui ne peut qu'être bien secondé par vos services.

Bavière aura ma voix; comptez en tout sur la Prusse comme sur la France; qu'on ne les distingue plus, et que le roi de France soit persuadé que, si j'ai demandé du temps pour me déterminer, ce délai ne servira qu'à rendre ma fidélité plus inviolable.

Adieu, cher ami, que je brûle d'impatience de voir victorieux devant les portes de Vienne et d'embrasser à la tête de ses troupes, comme je l'ai embrassé à la tête des miennes; ne doutez jamais des sentiments de la plus parfaite estime et de l'amitié la plus sincère aveclaquelle je suis, mon cher Maréchal, votre très fidèle et inviolable ami

Federic.

Nach einer Abschrift im Dépôt des affaires étrangères in Paris.


384. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BRESLAU.

Camp de Grottkau, 31 mai 1741.

Mon cher Podewils. Hé bien, vous voyez qui de nous deux s'est trompé, et si je n'ai pas eu raison de vous dire que les Anglais étaient des fourbes? Il ne s'agit pas à présent de le faire paraître, mais de le dissimuler; dites à Valory que je lui recommande le secret plus que toute autre chose.

Faites accroire à votre milord j...-f.....q ue jen'étais nullement fâché de la réponse de Vienne, endormez-le sur l'armée d'observation et diteslui que je la ferais cantonner pour éviter par là la jalousie qu'il paraissait qu'elle donnait contre moi; enfin, remuez le vert et le sec pour tromper et duper l'Anglais, je lui ferai très bon accueil et j'espère de le duper. Gagnons du temps, car de trois semaines de mystère dépend notre salut. Je ne veux pas que Schumacher soit informé de quoi que ce puisse être, et je vous défends sous peine de la vie d'en parler avec d'autres qu'avec Valory.

Adieu, j'attends avec impatience la signature du traité.

Federic.

Que Valory fasse le mécontent, qu'il affecte d'être intrigué, sur la paix qu'il croit faite avec le Lorrain et moi, et qu'enfin il paraisse tout