<297>ellement reçu, Monsieur, le chiffre que vous me demandez, et vous pouvez être persuadé que de mon côté je ne négligerai rien de ce que je croirai nécessaire à l'accomplissement de nos desseins. Pour vous mettre au fait de ma situation, vous saurez que l'on m'affuble de M. de Robinson, lequel j'amuserai jusqu'au moment que vous aurez passé le Rhin, après quoi je l'enverrai promener. J'ai cependant trouvé à proposde m'emparer de Breslau, comme m'étant de trop grande importance, du moment que je veux aller en avant. Je compte de passer la Neisse entre Brieg et la ville de Neisse, le 12 ou 15 du mois, et d'attaquer en suite l'ennemi, qui est sorti de son camp à cause des eaux, où je le trouverai, puis, de faire le siége de Neisse, ensuite de quoi je me tournerai vers Glatz. C'est-là, à peu près, le plan de l'opération que je me propose; je compte d'être le 10 maître de Breslau, et le reste comme je viens de vous marquer plus haut.

Ne serait-il pas bon de faire un cartel entre les deux armées pour lesdéserteurs, ce qui nous fera du bien infini aux uns et aux autres. Ne vous fiez pas à la Saxe, elle me donne de grands soupçons. Je crains qu'elle ne donne des secours à la reine de Bohême contre la Bavière. Il sera bon d'avoir l'œil bien attentif à ses démarches.

Aimez-moi toujours, mon cher Maréchal, et soyez sûr de l'estime entière et de la considération avec laquelle je suis à jamais etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


454. PRÉCIS DES PROPOSITIONS DU SIEUR ROBINSON, MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE DU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LA COUR DE VIENNE, FAITES AU ROI DANS l'AUDIENCE QU'IL EUT DE SA MAJESTÉ, AU CAMP DE STREHLEN LE 7 D'AOUT 1741, ET DE LA RÉPONSE QUE LE ROI LUI FIT.1

Le sieur Robinson, en remettant au Roi une lettre du Roi son maître, datée du 21 de juin, lui expliqua en général le sujet de sa commission, et que le roi d'Angleterre, ayant travaillé sans relâche à porter la reine de Hongrie de s'accommoder au plus tôt à l'amiable avec Sa Majesté le roi de Prusse, l'avait chargé d'être lui-même le porteur de l'ultimatum de la cour de Vienne, qui consistait dans les propositions suivantes.

1° La reine de Hongrie demande que le roi de Prusse fasse sortir toutes ses troupes de la Silésie, au plus tôt.

2° Cette princesse se désiste de toutes ses prétentions de dédommagement des pertes qu'elle prétend avoir souffertes en Silésie, par l'entrée de l'armée du Roi dans ce pays-là, et elle offre



1 Vergl. Robinsons Bericht an seinen Hof bei v. Raumer, Beiträge zur neueren Gesch. II, 139; Carlyle, Frederick II, Buch XIII, Cap. II. — Robinson's Denkschrift fürden wiener Hof benutzt Droysen V, 1, 303, und andere Berichte Robinsons Grünhagen, Die Sendung Robinsons, Preussische Jahrbücher XXVII, 1875.