<373>

551. AU MARGRAVE D'ANSPACH A ANSPACH.

Camp de Friedland, 9 octobre 1741.

C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai reçu votre lettre du 24. septembre, par laquelle vous me faites connaître combien la sincérité de vos sentiments d'amitié et de confiance répondent à ceux que j'ai pour vous, et que vous avez éprouvés dernièrement dans les ménagements que les troupes françaises ont marqués pour votre pays. J'y suis très sensible, et je mettrai tout en œuvre pour que vous ayez peu à craindre pour l'avenir de cette couronne et de ses alliés, pourvu que vous continuiez à suivre les maximes de la douceur et de la modération. Quant aux mesures que vous aurez à prendre par rapport à la possession du comté de Sayn, dont je vous félicite de tout mon coeur, vous verrez par le contenu de ma réponse à votre lettre allemande avec quelle sincérité j'entre dans vos intérêts, qui seront toujours inséparables des miens, étant résolu de faire tout au inonde pour vous convaincre de ma tendre amitié, et de l'ardeur avec laquelle je chercherai la conservation de vos pays et de vos droits. Mais je me flatte aussi que vous voudrez favoriser en revanche mes levées dans vos quartiers, ce que je reconnaîtrai avec autant de gratitude que d'affection, étant avec tout l'attachement imaginable etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


552. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.

Camp de Friedland1, 19 octobre 1741.

Monsieur mon cher Maréchal. J'ai vu, par la lettre que vous venez de m'écrire, que vous souhaitiez beaucoup mes pleins-pouvoirs pour conclure avec la Saxe. Je les ai tous expédiés; vous devez savoir que M. de Valory m'a déclaré plus d'une fois que l'on ne donnerait à la Saxe que ce que je ne voudrais pas de la Haute-Silésie. Je ne demande qu'une petite lisière d'une lieue d'Allemagne du côté de la Haute-Silésie, et cela pour éviter toutes les chicanes que feraient naître entre la Saxe et moi les fréquentes inondations de la Neisse et le changement de ses cours. Ces conditions sont si modérées que je ne vois pas comment je pourrais m'en désister, et sous quel prétexte la Saxe pourrait me le refuser. D'ailleurs, le territoire de la Basse-Silésie, la seigneurie de Grottkau, Brieg et Münsterberg, débordent de beaucoup les rives de la Neisse. Quant à l'électeur de Bavière, il y aurait plutôt moyen de m'accommoder, et c'est à lui de décider la question de la seigneurie de Ravenstein.



1 In dem Abdruck Mémoires de Valory II, 241 steht Cuilanitz.