<386>inutilement, de me faire insinuer que leur affaire était faite avec la France et la Bavière.
Au reste, selon les rapports que j'ai eus de mes troupes qui sont aux trousses de M. de Neipperg, le gros de l'armée ennemie est encore derrière l'Oppau, quoique la tête de cette armée soit déjà entrée en Moravie. Elle a bien souffert pendant sa marche par la désertion, jusqu'à ce qu'il en est arrivé presque une certaine de déserteurs, dans un temps de trois jours. Je suis avec beaucoup d'estime, Monsieur,
Federic.
Nach dem Abdruck in den Mémoires des négociations du marquis de Valory II, 240.
568. AU GRAND-MAITRE DE L'ARTILLERIE BARON DE SCHMETTAU [A SAINT-PŒLTEN].
Quartier général de Neunz, 23 octobre 1741.
Vos deux dépêches du 10 et 11 du courant m'ont été rendues hier, et j'y ai vu avec quelque surprise que, nonobstant le peu de temps qui reste, dans cette saison, pour agir, on a pourtant traîné de faire quelque mouvement en avant, et qu'au 10 du courant, on n'était avancé que jusqu'à Ybbs. Les raisons que vous conjecturez de ce tardement, me paraissent assez vraisemblables,1 mais il faudra voir jusqu'où cela ira.
Quant au discours que vous avez eu avec Beauveau, ma situation ici n'est pas tout-à-fait telle que vous vous êtes imaginé. Il n'a pas été en mon pouvoir de chasser l'ennemi ni d'assiéger Neisse quand je voulais, mais j'ai dû diriger mes opérations selon les mouvements de l'ennemi. Celui-ci, ayant le dos tout-à-fait libre, s'est toujours posté tellement que d'un côté il a couvert Neisse, et que de l'autre côté ses camps étaient presque inattaquables, les ayant toujours pris sur des hauteurs, où il était couvert devant lui de bocages, de marais, de défilés et de villages, etc. Cela aurait peut-être duré encore quelque temps, si je n'avais pris la résolution de faire un mouvement avec mon année, comme si je voulais pénétrer en Moravie, et c'est ce qui lui a fait prendre le parti de marcher soudainement pour couvrir cette province. Alors je me suis déterminé à me tourner vers Neisse et de l'assiéger promptement, où je trouve pourtant plus de difficulté que je n'aurais cru, à cause du terrain marécageux et des inondations qu'il faut faire écouler. En même temps j'ai envoyé 22 escadrons de
1 Schmettau meldet, Ybbs 11. October: „Il est certain que, si M. de Belle-Isle et ceux qui ont les instructions de lui le voulaient bien, nous pourrions être bien plus avancés, mais je commence à croire que les Français sont eux-mêmes bien aises qu'on ne se presse pas trop, et qu'ils souhaitent d'entretenir une ou deux années leurs armées sur les frais de l'Allemagne.“