<389>de montagnes qui communiquent du Tirol en Bavière: je sais à n'en point douter que c'est sur cette diversion que roule tout le plan de la cour de Vienne, et que Neipperg, qui entre en Moravie, doit guetter ce moment pour obliger les troupes de Votre Altesse Électorale de ressortir de l'Autriche. Elle peut parer le coup facilement, par ce que je viens de Lui dire, et en disposant Ses quartiers d'hiver de façon qu'il puissent se joindre dans un lieu marqué, en nombre supérieur à ce que l'ennemi peut Lui opposer. Vous prendrez ceci comme une marque de la vraie amitié et tendresse que j'ai pour votre personne et pour tout ce qui La regarde.
Je dois aussi remercier Votre Altesse Électorale des facilités qu'Elle a voulu porter à l'affaire de Glatz; Elle me rend par cette seigneurie la clef de ma maison, qui ne Lui était d'aucun usage, et dont je Lui conserverai à jamais une éternelle reconnaissance.
Je dois Lui dire que, pour ce qui regarde mes arrangements, les ennemis ne sont pas totalement sortis de la Silésie, mais qu'ils tiennent encore à Troppau très bon poste, en corps de 4,000 fantassins et de 500 hussards, ce qui me fait juger qu'ils ne sortiront point encore de Moravie.
J'ai trouvé ici des difficultés infinies, vu les inondations considérables que les ennemis ont faites alentour de la ville de Neisse; nous avons employé huit jours à en saigner une très petite partie; aujourd'hui l'on va faire la seconde parallèle avec une batterie de trente canons et douze mortiers, après quoi il faudra saigner de nouveau l'inondation, pour établir la troisième parallèle; c'est une opération extrêmement longue, difficile, et d'un travail immense.
Aujourd'hui, une partie de l'armée entrera en Bohême pour bloquer Glatz et se joindre par son flanc droit aux Français qui vont à Prague, qui, renforcés des Saxons, pourront paisiblement faire le siége de cette capitale.
J'informe Votre Altesse Électorale de tout ce détail, croyant qu'il est bon qu'Elle en sache toutes les particularités, La priant de me croire avec tout le dévouement et toute l'estime possibles, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse Électorale le très fidèle cousin, ami et allié
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.
572. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BRESLAU.
Quartier général de Neunz, 28 octobre 1741.
J'ai vu avec une véritable satisfaction ce que vous venez de me communiquer de la part de M. Je Maréchal, et vous me ferez la justice de croire que je répondrai toujours à cette attention de la manière la