Le roi de Danemark ne me paraît pas si dangereux, et selon mes lettres d'aujourdhui l'on m'assure qu'il est décidé pour la neutralité, quant aux affaires du Nord. M. de Valory est trop capitaine de grenadiers dans ses négociations; il veut toujours donner d'assaut et emporter tout d'emblée. Je lui ai dit franchement que, si je suivais ses avis envers la cour de Danemark, bien loin de la rendre modérée, je l'aigrirais. Il me semble que la douceur et la modération dont vous usez, Monsieur, envers tous les princes de l'Europe, leur doit à tous servir d'exemple. Il conviendrait cependant, plutôt encore, au roi de France de tenir un langage fier et de prendre un ton impératif, qu'à moi qui suis le voisin de princes envers lesquels il ne me convient point de m'arroger une supériorité et un air de commandement, toujours odieux d'égal à égal. Tout ce que je puis faire pour complaire au roi de France, est de donner des instructions à mon envoyé en Danemark d'agir conformément à ce que l'ambassadeur du Roi Tout Chrétien jugera à propos. L'alliance du Roi votre maître est, selon moi, l'époque la plus flatteuse de ma vie; il n'y a rien que je ne fasse pour la cultiver soigneusement. Je me ferai gloire de prévenir, en tout ce qui dépendra de moi, les désirs d'un si bon allié, mais je crois fermement que son intérêt véritable exige qu'on lui gagne les cœurs, bien loin de les aliéner, et que je m'emploie à lui gagner d'autres alliés par la douceur et par la force des arguments, qui doivent les convaincre que leur propre intérêt bien entendu les oblige à préférer cette alliance à toute autre.
Je fais des vœux bien sincères pour la conservation de vos jours, auxquels tient le destin de l'Europe et de presque tout le monde habité. Il est bien plaisant, me direz-vous, de voir un hérétique qui fait des vœux pour un cardinal: cet hérétique, mon cher Cardinal, peut l'être en religion, mais il ne l'est, je vous assure, ni en politique ni en amitié ni en reconnaissance; ce sont les sentiments avec lesquels je suis inviolablement, Monsieur mon Cousin, votre très fidèle ami et cousin
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
576. AN DEN ETATSMINISTER VON PODEWILS IN BRESLAU.
Von dem Cabinetssecretär.
Hauptquartier Neunz, 29. October 1741. Vormittags 11 Uhr.
. . . „Die Abschrift des Schreibens vom Cardinal als des Königs Antwort an den Cardinal, ingleichen an den p. de Valory, soll zu Ew. Excellenz Direction beifügen, wobei zugleich melden muss, wie zwar des Königs Majestät mir befohlen hatten, eben dasselb in der Antwort an den Marquis de Valory zu schreiben, was wegen dessen Antrag die Démarche des Königs von Dänemark betreffend Se. Königl. Majestät dem Cardinal geantwortet haben; es ist aber in der Eil geschehen,