<47>projet d'alliance que je vous ai envoyé; et quoiqueje puisse avec raison insister sur une pure et simple garantie de mes droits sur Juliers et Bergue, d'autant plus que le traité même porte en substance que les parties contractantes se doivent garantir réciproquement leurs possessions et droits, je suis pourtant bien aise de vous dire que s'il n'y a pas moyen d'obtenir la garantie telle que je la demande dans le premier article secret, je veux bien, pour faciliter la conclusion de cet ouvrage salutaire, et en rendre les conditions d'autant moins onéreuses à la cour de Russie, me désister en sa faveur d'une garantie formelle de la susdite succession, pourvu que l'impératrice de Russie s'engage, pour elle et pour ses héritiers, ainsi que le reste de cet article le porte, qu'en cas de guerre, et si après la mort de l'Électeur palatin on voulait me faire des diversions dans mes États, elle me tiendra le dos libre contre tous ceux quivoudraient m'attaquer, mais principalement contre la Saxe, la Pologne et la Suède, et me fournira outre cela les quatre mille Cosaques et Kalmouks que je lui ai demandés dans le susdit article secret.
C'est le seul tempérament et modification que je puis admettre dans cet article, ettous les autres expédients, de quelque nature qu'ils puissent être, ne m'accommoderaient certainement pas, puisque c'est le moins qu'on me peut accorder, comme étant une suite nécessaire et naturelle d'une alliance défensive, en vertu de laquelle la Russie est toujours obligée, quand même une pareille stipulation n'aurait pas été faite expressément, de m'assister efficacement contre tous ceux qui voudraient m'attaquer. Comme il n'y a rien d'injuste dans tout ce que je demande sur cesujet, je me flatte que vous ne trouverez point de difficulté de faire agréer cette modification, de laquelle je ne saurais me désister, et dont le refus me priverait du profit le plus clair de toute cette alliance, puisque c'est peut-être le seul cas où je pourrais avoir besoin de l'assistance de la Russie. Enfin, ce sera la pierre de touche qui me fera connaître si on veut de mon amitié sincèrement, et faire pour moi ce qu'en conséquence je pourrais me promettre d'un bon et fidèle allié. Vous ne manquerez pas de faire valoir la facilité avec laquelle je me prête, dans cette affaire-ci, à tout ce qu'on peut raisonnablement désirer de moi, pour conclure promptement un traité qui doit rétablir sur un pied solide l'ancienne amitié et étroite correspondance, qui a subsisté si heureusement autrefois entre nos deux états, et qui est si nécessaire et si avantageuse pour la conservation et laprospérité de l'un et de l'autre, et j'attends avec impatience ce qu'on vous aura répondu là-dessus.
Federic.
H. de Podewils.
Nach dem Concept.