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5° Et pour n'avoir rien à craindre alors de la Russie, il faudra se lier étroitement avec la Suède, et y faire entrer le Danemark, et faire même, par le canal dela France, agir la Porte Ottomane, s'il fallait, pour tenir la Russie en échec et l'empêcher de faire une diversion à Votre Majesté.

Ce sont là les deux seuls plans sur lesquels Votre Majesté nous a fait l'honneur de nous entretenir hier.

Nous parlâmes encore d'un troisième, qui roula sur ce qu'en cas que la Saxe dût faire une levée de bouclier pour entrer soit en Bohême soit en Silésie à main armée, pour s'en emparer en partie ou en tout, Votre Majesté serait alors autorisée d'en faire autant par rapport à la Silésie, pour ne point souffrir qu'on la barre ainsi dans Ses États de tout côté, ou qu'ontransporte le théâtre de la guerre sur Ses frontières.

Mais nous avouons franchement que, si la première route nous paraît la plus naturelle, la plus solide et la moins dangereuse pour les suites, la seconde ne laisse pas d'être d'autant plus rabatteuse, sujette à de grands inconvénients et revers de fortune, surtout la France se trouvant fort éloignée de porter tous ses secours qu'il fallait en cas de révolutions imprévues: la troisième pourra toujours être justifiée en quelque façon, et si l'on se trouve une fois en possession d'un pays, on traite beaucoup mieux par rapport à sa cession que si on la doit obtenir par la voie d'une négociation ordinaire.

C'est maintenant à Votre Majesté à Se déterminer et nous donner Ses ordres finalement sur tout ce qu'Elle trouvera à propos d'approuver ou de corriger de ce plan et de ces idées, pour qu'on puisse, dans la suite du temps, y travailler conséquemment.

Nach der Aufzeichnung von Podewils.


120. AU COLONEL DE CAMAS ET AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 29 octobre 1740.

Comme on aura été déjà informé avant celle-ci de la mort de l'Empereur, cette grande nouvelle et événement, arrivé précisément dans une crise où les affaires de l'Europe se trouvent dans une terrible fermentation, fixera surtout l'attention de la cour de France et découvrira sans doute bientôt les desseins et projets que cette cour paraît s'être ménagés de longue main déjà, et pour lesquels elle a pris, il y a longtemps, des engagements secrets avec les trois électeurs de la maison de Bavière et de la palatine.

On a assezremarqué, par plusieurs démarches, et même par les discours des ministres de France à ma cour, que cette cour n'épargnera rien pour frustrer le duc de Lorraine de son attente de parvenir à la dignité impériale. La perte que ce prince a faite, contre son gré et