<91>nos desseins, et qui regardera d'un œil satisfait l'abaissement de la maison impériale.
Reste la Russie. Toutes les autres puissances dont je viens de parler ne sont point en état de nous troubler; il ne reste que la Russie seule capable de nous donner de l'ombrage.
Le printemps prochainnous ne pouvons trouver qui que ce soit dans notre chemin; ainsi, si la Russie veut nous attaquer, elle peut être sûre qu'elle aura les Suédois sur les bras, de sorte qu'elle se mettrait entre l'enclume et le marteau. Si l'Impératrice vit, le duc de Courlande, qui a de très riches terres en Silésie,1 me ménagera pour se les conserver; et de plus, il fautfaire tomber parmi les principaux du conseil de la pluie de Danaë, qui les fera penser comme on voudra. Si l'Impératrice est morte, les Russiens seront si occupés de l'intérieur de leurs affaires qu'ils n'auront pas le temps de penser aux étrangères; et, en tout cas, faire entrer un âne chargé d'or à Pétersbourg n'est pas une affaire impossible.
Je conclus de tout ce raisonnement qu'il faut avant l'hiver se mettre en possession de la Silésie, et négocier l'hiver; alors on trouvera toujours parti à faire, et nous négocierons avec succès, lorsque nous serons en possession, au lieu qu'agissant autrement, nous nous mettons hors de nos avantages, et nous n'aurons jamais rien par une simple négociation, ou bien on nous fera des conditions très onéreuses, pour nous accorder des bagatelles.
Federic.
Nach der eigenhändigen Aufzeichnung.
141. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.
Podewils antwortet auf die „Idées“ des Königs: „Pour la question de droit, il faut que je dise avec un profond respect à Votre Majesté que, quelques prétentions bien fondées que la maison de Brandebourg ait eues autrefois sur les duchés de Liegnitz, de Brieg et de Wohlau, sur Ratibor et Oppeln, sur la principauté de Jaegemdorff et le cercle de Schwiebus en Silésie, il y a des traités solennels que la maison d'Autriche réclamera, et par lesquels la maison de Brandebourg s'est laissée induire, quoique frauduleusement, à renoncer pour des bagatelles à des prétentions si considérables. Cependant on trouvera toujours moyen de faire revivre ces anciens droits et de se récrier sur la | Rheinsberg, 7 novembre 1740. L'article de droit est l'affaire des ministres, c'est la vôtre; il est temps d'y travailler en secret, car les ordres aux troupes sont donnés. |
1 Die Herrschaft Wartenberg.